Ça sent la fin!

2016.05.23

C’est bien reposé que je quitte La Serena, même après une courte nuit de sommeil. Le barbecue organisé par les propriétaires de l’auberge s’étant étiré plus que je l’avais prévu! Je pars avec l’objectif de me rendre à Valparaíso en quatre jours étant donné les 430 km qui m’y séparent.

Presque toute la route va se faire par la route 5, la route qui traverse le Chile depuis sa frontière avec le Perú au nord, jusqu’à Puerto Montt au sud. La route est en super bonne condition et l’accotement la largeur une voie. Le seul hic, c’est que c’est côteux pas à peu près. Je ne m’attendais pas vraiment à ça puisque la route est toujours assez proche de la mer mais ça va être des journées d’au moins 1000 m de grimpe.

Les cactus et les éoliennes sont les principaux composants du paysage de la journée.

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Un peu de verdure

Les éoliennes étant orientées pile dans la direction ou j’allais, j’ai été chanceux d’avoir une matinée pas trop venteuse.

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Les éoliennes qui pointent exactement dans la direction où je vais

Je m’arrête assez tôt en après-midi car j’ai trouvé un bon endroit pour passer la nuit. Une halte routière en bordure de l’autoroute où je pourrai y prendre une bonne douche chaude et profiter du Wi-Fi de la station-service d’à côté.


2016.05.24

Pour cette deuxième journée du segment, j’ai repéré un camping en bordure de la plage à environ 130 km de mon premier campement. C’est parfait, ça me laissera donc deux journées de 100 km pour finir. Ça a par contre été toute une journée à cause des fameuses collines. J’ai l’impression d’avoir passé la journée en petite vitesse répétant la séquence 10 minutes de montée suivies de 2 de descentes pour un nombre incalculable de fois.

Au moins le paysage devient de plus en plus vert ce qui est clairement encourageant, j’en ai assez des roches!

J’arrive finalement au camping, crevé, et je constate sans grande surprise qu’il est fermé. Il faut garder en tête que les saisons sont inversées et que c’est présentement l’équivalent du mois de novembre ici, donc pas la haute saison pour le camping. Ce n’est pas trop grave car je peux quand même camper sur place, je n’aurai juste pas accès aux services.

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Une belle plage pour camper

2016.05.25

Avant dernière journée avant Valparaíso, il ne reste plus beaucoup de jours de vélo dans ce voyage-là!

Je commence la journée sur la route 5 que je quitte finalement en fin de journée, préférant passer par le chemin panoramique qui longera la côte jusqu’à Valparaíso, en passant par Viña del Mar, la plus grosse ville de la région.

Tout au long de la journée, j’ai droit à des paysages superbes, c’est toujours des collines et la route est plus ou moins proche de l’océan mais offre une vue sur la mer de temps en temps.

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Enfin le changement de climat tant attendu

Là c’est vraiment terminé les vues rocheuses, tout est vert et les arbres sont devenus quelque chose de normal à croiser.

Je finis la journée au village de Papudo, un bel endroit au bord de la mer.

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Petit village côtier

2016.05.26

Journée froide et brumeuse, je longe la côte du début à la fin. Dommage que la température n’ait pas été meilleure car la vue des falaises aurait été magnifique.

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Les oiseaux marins

Je passe par Viña del Mar, à travers le parc qui longe la côte et les nombreuses plages qui sont désertes ce temps de l’année.

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Arrivée à Viña del Mar
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Plage de Viña del Mar et ses bâtiments en escaliers

Seuls les surfeurs se mettent à l’eau et je te dis qu’il y en a plusieurs au pied carré!

Juste avant d’arriver à Valparaíso, le parc finit et laisse place à une autoroute à 3 voies sur laquelle je me bats pour ma vie pendant les 5 derniers kilomètres.


2016.05.27 au 2016.05.29

Valparaíso est une ville côtière qui a déjà été le plus gros port d’Amérique latine avant que l’ouverture du canal de Panamá le rende inutile. Avant la construction de ce passage direct entre les océans Atlantique et Pacifique, les bateaux devaient contourner les Amériques par le sud en passant par le cap Horn et remontaient par la suite en longeant la côte chilienne. Les exportations vers l’Europe se faisaient donc par Valparaíso.

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Le port de Valparaíso

La ville a beaucoup d’histoire et est construite de façon assez particulière. Située, comme bien d’autres villes chiliennes, entre les montagnes et la mer, Valparaíso est reconnue pour ses collines appelées cerros, où sont construites les maisons colorées ou couvertes de murales artistiques typiques de la ville.

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Valparaíso et ses maisons colorées

L’accès à ces quartiers se fait en empruntant des chemins étroits avec plein d’escaliers ainsi que par les nombreux funiculaires antiques qui facilitent un peu la vie des occupants.

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Valparaíso
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Place d’armes

Visite guidée de la ville, visite du marché et promenade dans les rues pour voir l’art de rue (museo a cielo abierto) sont les principales choses que j’ai faites pendant ces trois jours.

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Un exemple d’art de rue

Le marché est immense, il déborde de deux coins de rues de tous les bords de l’emplacement prévu. Les rues sont remplies de vendeurs de légumes, poissons et autres cossins, il y a même la rue des vendeurs de cigarettes! Pas besoin d’aller chez les indiens pour économiser et encore moins besoin d’avoir l’âge légal! Pas surprenant que les chiliens fument beaucoup.

Mon hostel était situé sur une des rues de vendeurs de légumes.

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Rue du marché

Le matin c’est bondé et l’après-midi, tout ce beau monde-là s’en va et laisse des montagnes de déchets!

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…en après-midi

Ils arrangent leurs légumes, arrachent les feuilles après les choux fleurs, épluchent les oignons et laissent tout ça par terre, au grand bonheur des chiens errants.

Parlant de chiens errants, Valparaíso en compte des milliers. Ça n’a aucun sens, il y en a partout, même dans les magasins et épiceries. Ceux-ci sont même acceptés dans les autobus!


2016.05.30

Je pars le matin pour Santiago, dernier arrêt avant le retour au Canada dans moins d’une semaine. Je pars comme d’habitude vers 7h et je m’enligne vers l’autoroute 68 qui me mènera directement à la capitale.

Le problème c’est qu’il n’y avait pas de place pour que je puisse rouler en bordure de la route et que ça allait clairement trop vite pour que je roule dans la voie de droite. J’ai fait un petit bout pour voir si ça s’améliorait mais ce n’était pas vraiment le cas. J’allais donc devoir oublier le vélo pour ce dernier tronçon.

J’ai donc viré de bord et pris le bus jusqu’à Santiago, puis je me suis rendu jusque chez mon hôte Victor, à vélo. En arrivant, Victor et sa maman m’attendaient avec un bon dîner. Je fais connaissance aussi avec sa femme Claudia et son plus jeune fils Vicente.

En après-midi, Victor m’emmène faire un tour en ville pour faire quelques courses et en même temps me trouver une boîte de vélo pour l’avion.


2016.05.31

J’ai cinq jours pour faire le tour mais on annonce de la pluie sans arrêt pendant les trois derniers. Mon plan pour la journée est donc de faire pas mal le tour des choses extérieures et de garder les musées et visites intérieures pour les jours moins beaux. Je commence donc avec une grande marche dans le centre historique en débutant par la Place d’armes, la cathédrale et autres bâtiments historiques puis j’enchaîne avec cerro Santa Lucia, une petite colline non loin du centre-ville, convertie en parc/mirador.

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Palacio de la Moneda, résidence du président

Je poursuis ensuite ma marche vers cerro San Cristobal, une autre colline pas mal plus grosse et un peu plus loin du centre. C’est le Mont-Royal de Santiago mais avec un funiculaire pour les paresseux. J’ai commencé à monter par le sentier même si celui-ci était en construction et après un petit bout, il n’y avait tout simplement plus de sentier. Je suis donc redescendu et là j’étais fatigué et j’ai pris l’ascenseur. J’avais une très belle vue sur la ville mais la vision est limitée par l’éternel smog de Santiago.


2016.06.01

Je me fais interviewer par le journal local, le Puente Alto Al Día pour commencer la journée, Victor leur a parlé de moi et ils étaient intéressés à me rencontrer. J’ai passé une demi-heure avec le reporter et je suis parti pour mon dernier tour de vélo du voyage: une visite de vignoble.

Il y en a beaucoup à quelques kilomètres au sud de Santiago, et comme Victor habite la banlieue sud de la ville, il y a des vignobles à peine à quelques kilomètres de chez lui. J’ai choisi un vignoble situé un peu plus loin en pensant que ça serait un peu plus artisanal que le bien connu «Concha y Toro» mais je m’étais trompé.

Le vignoble de Santa Rita est le 3e plus gros au pays avec une production non négligeable de 80 millions de bouteilles par année. J’ai fait le tour des vignes en vélo puisque j’étais pas mal en avance sur l’heure de la visite guidée. C’était immense mais vraiment très beau, les vignes étaient aux couleurs d’automne.

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Les vignes en automne

Avec le guide, j’ai fait le tour des installations de transformation, encore une fois rien de comparable avec les vignobles français que j’ai visités! On termine la visite par une dégustation, bien entendu.


2016.06.02

La pluie commence, je vais donc essayer de rester le plus possible à l’intérieur mais il me reste quelques trucs à voir au centre-ville.

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Clôture humaine devant le ministère de l’éducation: les étudiants manifestent

Je commence par le marché central qui n’a rien à voir avec les marchés habituels. Il y a généralement des petits restaurants pas chers à l’intérieur mais le marché central de Santiago ressemble à une foire alimentaire de luxe avec des restaurants qui ont l’air beaucoup trop chics pour un marché, où les niveaux de salubrité sont habituellement au minimum acceptable. Il y a des vendeurs de poissons autour des restaurants, mais aucun fruit et légume qui sont normalement les plus présents.

Je m’en vais ensuite voir l’ancienne gare transformée en centre culturel et le musée des beaux-arts et la place juste à côté, puis je marche jusqu’à la maison de Pablo Neruda, personnage politique et culturel chilien très important. Sa maison est un musée racontant un peu son histoire à travers ses objets et raconte aussi l’histoire de la maison qu’il a fait construire selon son style.

Je conclus avec une marche sous la pluie dans un marché d’artisanat où on peut voir les artisans à l’œuvre. Le pueblito Los Dominicos est complètement désert, il n’y a que moi et les artisans. Ils n’ont donc personne d’autre que moi à achaler pour essayer de vendre leurs affaires. L’endroit est charmant mais la pluie et les pieds mouillés rendent l’activité un peu moins plaisante.


2016.06.03

Les pieds trempés du début à la fin de la journée. Le système d’égout est clairement insuffisant, surtout à Puente Alto où marcher les cinq coins de rues jusqu’au métro est un vrai défi. Il a plu pas mal mais ce n’était pas le déluge, et pourtant l’eau s’accumule dans les rues et traverser sans marcher dans le ruisseau devient un vrai casse- tête. Ça, c’est quand tu te fais pas splasher par les voitures, même en marchant à 2-3m du bord de la rue.

Je fais le tour de quelques musées dans le parc de Quinta normal, un grand parc avec plusieurs musées dans le parc et autour. J’ai visité le musée de la mémoire et des droits humains, dédié aux crimes commis sous le régime Pinochet. J’y allais pour en savoir un peu plus sur l’histoire et ce qui a mené au coup d’état de 1973 mais c’était très peu détaillé, l’accent étant davantage mis sur la torture et la censure.

J’ai ensuite fait le tour du musée d’histoire naturelle que j’ai bien aimé. Une visite assez courte puisque le musée ne fait qu’un seul étage et présente uniquement la faune chilienne et explique les différents climats du pays. C’était intéressant parce que je pouvais facilement faire des liens avec ce que j’ai vu auparavant.


2016.06.04

Dernier jour du voyage, déjà! Je le consacre donc à terminer de préparer mes affaires pour mon départ prévu au cours de la nuit. En après-midi, Victor m’emmène faire un tour de voiture dans le Cajon del Maipo, une vallée proche de Santiago au pied de la cordillère. Il y avait du monde là! Les chiliens n’étant pour la plupart pas habitués à la neige, ils étaient venus voir la neige et faire des bonhommes. C’était drôle, ça avait l’air comme dans les films, quand tout le monde est ben excité par la première neige!

En soirée, on sort chez je frère de Victor, Gustavo, pour la fête de sa fille. C’était une soirée très animée car Gustavo fait de l’animation professionnelle d’événements. Il nous avait organisé plein de jeux et il a animé tout le long de la soirée. Ça a bien clôturé mon voyage!

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Merci à toute la famille!

2016-06-05

Le départ de Santiago était prévu pour 6h53 pour un premier vol à destination de Bogota (Colombia).  Puis un second qui m’amènera à Toronto, où je dois passer les douanes canadiennes. J’arrive seul à Toronto, mes bagages n’ayant pas suivis le même itinéraire… Finalement, je boucle le périple à l’aéroport Trudeau sur le coup de minuit. Mes bagages et mon vélo me seront finalement livrés le mardi 7 juin.

Je tiens à remercier une dernière fois mon « équipe technique » qui a fait un travail extraordinaire avec la gestion du blog et qui a toujours su m’assister dans les choix que j’ai eu à faire tout au long du voyage. Merci papa et maman!

Merci également à vous, lecteurs assidus, qui avez suivi mon périple et qui m’avez transmis ces mots d’encouragement.

Je veux aussi remercier tous ces gens que j’ai rencontrés en chemin, qui m’ont offert un café alors que je passais devant chez eux ou qui se sont arrêtés pour me demander si j’avais besoin d’aide.  Je n’oublierai jamais la générosité des latinos, particulièrement tous les gens qui m’ont ouvert leur porte et m’ont accueilli chez eux comme si je faisais partie de la famille.  Un gros merci à l’organisme Casira et toutes les casas de ciclista, Johanne et Gilles, Gabriel et son épouse, Jose et Kathe, Ivonne, Lucho et sa famille, Marcos et Hilda, Omar et Mayra, Oscar, Katiuska ainsi que Victor et Claudia.

Merci également à Anique et Daniel, Liliana ainsi qu’à Sébastien qui ont permis que quelques-unes de ces rencontres se réalisent.

J’exprime aussi ma gratitude aux hôtes Warmshowers et aux pompiers qui m’ont hébergé à plusieurs reprises.

Merci aussi à ma copine Joanie, pour qui ça n’a pas toujours été facile mais qui a su m’appuyer dans la réalisation de mon projet.

¡Quiero agradecer una ultima vez a todos que me acogieron, siempre recordare su generosidad! Gracias a Casira, todas las casas de ciclistas, Johanne y Gilles, Gabriel y su esposa, Jose y Kathe, Ivonne, Lucho y su familia, Marcos y Hilda, Omar y Mayra, Oscar, Katiuska y también a Victor y Claudia.

Sortie du désert

2015.05.16

J’en ai assez de San Pedro, village très joli mais qui paraît exister que pour les besoins touristiques, un peu à la manière d’Aguas Calientes. Hôtels, restaurants, agences de voyage et bureau de change sont à peu près les seules choses qu’on y retrouve, je ne pense pas qu’il y ait de dentiste ou de coiffeur!

Je prends donc la route vers Antofagasta, un bout de chemin que j’anticipe depuis un bon bout de temps car j’aurai un peu plus de 300 km de descente. Bon ce ne sera pas de la descente à toute vitesse mais ça devrait me permettre de maintenir des bonnes vitesses et de bouffer les kilomètres assez facilement.

Erreur! Après les 35 km de montée lente, la descente s’est faite environ à la même vitesse. Un énorme vent s’est levé pour me compliquer la tâche et après avoir traversé les fermes éoliennes à 12 km/h je suis finalement arrivé à Calama, crevé.

J’ai vraiment été surpris par cette ville qui semblait être une petite affaire de rien du tout sur la carte. C’est rempli d’immeubles à condos, d’immenses magasins et de pick-up rouges. Ça ressemble pas mal plus au Canada qu’au reste de l’Amérique du sud. On voit tout de suite que le niveau de vie au Chile est plus élevé, les maisons sont belles, les voitures sont récentes et il y existe plus qu’un sport d’après les annonces de club de tennis et d’équipe de rugby.


2016.05.17

Dans le but d’éviter le vent le plus possible, je pars de mon camping à 6h soit un peu avant le lever du soleil. Je devrais donc avoir un bon 6 à 7 heures à rouler sans obstacle. C’est effectivement ce qui s’est passé, j’ai fait un bon 130 km avant que le vent se lève et un autre 40 un peu plus difficile pour terminer la journée avec un total de 170 km de vélo.

Je suis vraiment rendu proche d’Antofagasta mais je suis encore dans le désert et la route n’est pas la plus intéressante. J’aurais théoriquement le temps de me rendre à Santiago avant mon vol prévu pour le 5 juin, mais cela ne me laisserait pas de temps de repos et je commence à en sentir le besoin. Je fais donc du pouce dans le but d’arriver le soir même à Antofagasta et prendre un bus le lendemain pour Copiapó de sorte qu’il ne me restera que trois jours avant mon arrêt prévu à La Serena.

Super facile, en deux minutes je trouve quelqu’un qui m’emmène en ville et je revois l’océan pour la première fois depuis longtemps. La ville est située entre la montagne et la mer et il semble y avoir un microclimat car dès la seconde qu’on est rentré en ville, il s’est mis à faire froid et le ciel est devenu nuageux.


2016.05.18

À l’hôtel ou j’ai passé la nuit, j’ai rencontré deux gars de Viña del Mar, Ivan et Gabriel, qui devaient amorcer leur retour vers le sud le jour même. Je leur ai donc demandé s’ils avaient de la place pour moi et ils ont accepté de m’emmener dans leur fourgon. J’étais assis à l’arrière, dans la partie cargo avec l’équipement. Heureusement pour moi ils ne trimbalaient que des cordes dans lesquelles je me suis construit un siège bien confortable.

Dans le camion. Je n'ai pas trouvé la ceinture de sécurité...
Dans le camion. Je n’ai pas trouvé la ceinture de sécurité…

Comme c’était la première fois qu’ils venaient dans ce coin de pays, ils avaient quelques trucs qu’ils voulaient voir avant de partir. Après avoir fait le tour de la ville 3-4 fois pour régler leurs affaires de travail, on est allé voir La Portadale,

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La Portadale

le Rocher Percé d’Antofagasta, et on est arrêté en chemin pour photographier la main du désert

La main du désert
La main du désert

On avait prévu se rendre à Copiapó mais c’est finalement à Caldera qu’on a dormi puisqu’apparemment les hébergements sont moins chers. Ça me fera donc un 75 km de plus à pédaler.


2016.05.19

Je suis parti tôt, même si on s’est couché très tard, afin de profiter au maximum de la fenêtre pédalable. J’ai bien roulé, j’ai fait mon 100 km comme prévu mais j’étais fatigué et j’en avais assez du désert. J’ai besoin de vrai repos et tout de suite, donc pas question de rouler jusqu’à La Serena et pas non plus question de prendre quelques jours «off» dans ce trou perdu. Je vais faire fast-forward une autre fois pour passer la nuit à La Serena. Encore une fois, en quelques minutes à peine, un camionneur dont je n’ai jamais compris le nom a accepté de m’emmener. C’est vraiment super facile de faire du stop au Chile, ce qui est un peu plus dur c’est de comprendre leur accent!

Je suis arrivé en début de soirée et j’ai trouvé un hostel vraiment cool et pas cher pour y passer quelques jours.


2016.05.20 au 2016.05.22

Je suis resté trois jours à La Serena mais comme ce que j’y ai fait aurait très bien pu se faire en une journée, je vais le résumer d’un seul bloc.

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Centre historique de La Serena
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Rue commerciale de La Serena

J’y étais principalement pour me reposer et c’est ce que j’ai fait la majorité du temps. J’ai bien entendu visité un peu la ville, en commençant par le centre historique, quartier dans lequel se situait mon hostel. C’est vraiment un beau coin, très moderne mais ils ont réussi à conserver le style historique malgré que le centre-ville soit rempli de grandes chaînes de magasins. Les rues sont remplies de monde et les trottoirs sont aussi larges que la rue elle-même. C’est vraiment beau et super propre.

J’ai aussi fait le tour des parcs, il y en a un avec des animaux en cage, la plupart sont des animaux de ferme mais il y a aussi une grosse cage avec une paire de condors, ces gros oiseaux vautours typiques des Andes.

La Serena est une ville côtière avec une plage qui s’étend sur une dizaine de kilomètres. J’ai fait un tour de vélo sur l’Avenida del mar pour apprécier un peu la côte et en même temps aller voir les quelques sites touristiques de la ville voisine, Coquimbo.

Des trois endroits, il n’y a que la croix qui en valait la peine. Située au sommet d’une colline et elle-même d’une hauteur appréciable, on y voit toute la ville.

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Depuis la croix, une vue sur Coquimbo et La Serena en arrière-plan

Tant qu’à être dans le bout, je voulais aussi aller voir le phare de Punta Tortuga mais le chemin pour s’y rendre était un peu trop ghetto à mon goût avec les carcasses de voitures rouillées en bordure du chemin de terre et les gros chiens qui avaient pas trop l’air de vouloir que je passe.

J’ai donc laissé faire et je suis allé directement au troisième site, un vieux fort en bord de mer. Il n’y avait franchement pas grand-chose à voir car j’imagine que le fort a déjà été plus gros que ça! Il n’y avait aucun bâtiment, juste un muret et un canon. On pouvait y voir le phare, une toute petite affaire, loin de ressembler au phare de La Serena.

Le phare de
Faro Monumental de La Serena

 

Merveilles boliviennes

2016.05.08

Je quitte la casa vers 7h et, puisqu’on est dimanche, je suis chanceux et le trafic est à son minimum. Je repars par le même chemin que je suis arrivé, en montant la côte jusqu’à El Alto. C’est l’heure du jogging matinal sur l’autoroute, alors il y a pas mal de monde sur l’accotement.

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Paysage entre La Paz et Oruro

Après ça, il me faut environ deux heures pour sortir de la zone urbaine et tomber sur la route un peu plus tranquille. Ça roule super bien, tellement que je dépasse mon objectif initial et je fini la journée avec un peu plus de 150 km de fait.

Il y a beaucoup de vie sur le chemin avec des villages très rapprochés. Je m’arrête dans le tout petit village de Konani où je trouve un endroit pour dormir. C’est vraiment pas cher mais la qualité a pas mal diminuée depuis le passage de la frontière bolivienne!

J’attends une bonne heure devant l’alojamiento avant que le monsieur arrive pour me laisser entrer. Ici, les gens ont vraiment pas le sens des affaires, presque chaque fois que j’ai besoin de quelque chose, il n’y a personne au commerce.


2016.05.09

En contraste avec la journée précédente, qui en était une parfaite, celle d’aujourd’hui a commencé plutôt mal. Une succession de bris d’équipements en commençant par une de mes sacoches arrière. Bon ça va, je commence à être habitué à cette situation et j’ai ce qu’il faut pour la réparer. Sur les six vis originales, il n’en reste plus que deux!

Peu de temps après, je me rends compte qu’il y a quelque chose qui fait du bruit, toujours en arrière. C’est mon rack qui cogne sur le cadre du vélo puisqu’une des vis a lâché. Un peu plus dur de réparer cette fois-ci, et je le fais tenir en place avec du «duct tape» et je repars en direction d’Oruro où je devrai trouver quelqu’un pour enlever la vis qui est toujours coincée dans le cadre.

Arrivé à Oruro, je fais le tour des ateliers mécaniques et je fini par en trouver un qui peut m’aider. Seul inconvénient, le soudeur est parti manger et reviendra dans «15 minutes». Après plus de deux heures d’attente, le soudeur revient finalement et, après une demi-heure de travail acharné, parvient à retirer la vis en question.

Quelques petits problèmes de vélo à régler
Quelques petits problèmes de vélo à régler

C’est à ce moment-là que je me rends compte que mon rack est fendu… Au moins, j’ai une pièce de rechange qui m’avait été envoyée quand j’ai brisé celle de l’autre côté. Finalement, tout est rentré dans l’ordre mais ça n’a pas été une journée facile!


2016.05.10

Après Oruro, la route redevient à une voie dans chaque direction et mon accotement est pas mal moins agréable que pour les derniers jours. Les villages sont de plus en plus espacés et de plus en plus petits aussi. C’est de plus en plus sauvage et on commence à voir du blanc par endroits. C’est bon signe, je me rapproche du salar qui est le prochain objectif à atteindre!

Petit village
Petit village

Je vois les montagnes au loin et avec l’effet miroir du ciel sur le lac, ça donne l’impression que les montagnes flottent dans les airs, assez particulier comme image. C’est malheureusement difficile à photographier avec les moyens que j’ai. Même chose pour l’espèce de petite tornade que j’ai vue cet après-midi.


2016.05.11

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Le paysage est plutôt sauvage

Alors que je m’attendais à un chemin de terre, c’est plutôt une route flambant neuve qui la remplace. Il n’y a pratiquement pas de trafic, je suis tout seul sur le chemin et ça roule merveilleusement bien. Tout comme la veille, les villages se font très rares et le paysage est de plus en plus sauvage.

Encore une fois le vent se lève en après-midi et il vente pas rien qu’un peu! Je n’ai pas le choix de trouver quelque chose pour me couper un peu du vent si je veux que ma tente tienne pour la nuit. Il n’y a pas grand-chose aux alentours, peu de roches ou de collines, alors un pont fera donc l’affaire. Je planterai donc ma tente sous celui-ci pour me protéger.


2016.05.12

J’arrive au village de Colchani en milieu d’avant-midi, village qui sert de porte d’entrée au salar d’Uyuni. Je roule un bon 5 km avant de finalement tomber sur la surface blanche et dure tant espérée. C’est vraiment un endroit impressionnant, un étendu de sel de plus de 10 000 km carrés, qui semble infini.

Sur le salar d’Uyuni. Entre 2 et 120 mètres d’épaisseur de sel, selon les endroits
Sur le salar d’Uyuni. Entre 2 et 120 mètres d’épaisseur de sel, selon les endroits

Je roule un bout de temps à travers le salar puis je m’arrête pour savourer le moment. Tout est blanc et le ciel est bleu, il fait tellement clair et le soleil semble venir de partout, impossible de retirer mes lunettes soleil, c’est éblouissant peu importe dans quelle direction je regarde.

Je reprends la route vers la ville d’Uyuni ou j’arrive environ une heure après. C’est une ville typique bolivienne, assez brut et pauvre, mais avec un tout petit quartier touristique. Quand je dis touristique, c’est très touristique! Agences de voyages, hôtels et restaurants sont tout ce qu’on retrouve dans ces deux coins de rue qui n’ont vraiment rien à voir avec le reste de la ville. Tout est hors de prix, les repas y sont servis pour 50 bolivianos (9,50 $CDN) alors qu’ils en valent normalement 15, et les hôtels aussi sont facilement le double du prix normal. Je fais le tour de quelques agences de voyages pour trouver le meilleur deal possible pour me rendre à San Pedro de Atacama en passant par le Sur Lípez. Le Sur Lípez est une province bolivienne du sud qui partage sa frontière à la fois avec le Chile et l’Argentina. La région est marquée par une forte activité volcanique et par la présence d’une bonne quantité de sel, qui ont donné un aspect unique aux lagunes et aux paysages.

Le départ est prévu pour le lendemain matin 10h30, ce qui me laissera le temps de faire la grasse matinée.


2016.05.13

Départ en 4×4 car c’est des chemins plutôt que des routes que nous allons emprunter pour les 3 jours à venir.

Prêt pour l'aventure
Prêt pour l’aventure

La première journée est dédiée au salar et à Isla Incahuasi. On commence par visiter le cimetière de trains juste à côté d’Uyuni, où les premiers trains qui transportaient l’argent de Potosi jusqu’au Chile ont été laissés à l’abandon.

Cimetière de trains
Cimetière de trains

Puis, on se met en marche vers Colchani où un arrêt est prévu au marché, pour nous inciter à acheter des cossins faits en sel, et ensuite on entre au salar. Toujours aussi impressionnant la deuxième fois que la première.

On le parcours jusqu’à l’hôtel de sel, où on fait une pause dîner, puis on repart vers l’île Incahuasi. C’est une petite colline de terre et de roches au milieu de cette immense étendue de sel, sur laquelle pousse des centaines de cactus. On appelle cette colline «île» puisque lorsque le salar est inondé, soir quelques jours par année, la butte ressort de l’eau.

On passe l’après-midi sur le salar car les gens avec qui j’étais voulaient voir le coucher du soleil sur le salar. Ça ne me dérangeait pas trop car il n’y avait pas grand-chose à faire à l’hôtel au village de San Juan de Rosario. On est donc arrivé vers 19h à l’hôtel, lui aussi fait de blocs de sel.

L'hôtel de sel
L’hôtel de sel

2016.05.14

Journée des lagunes et des flamants roses.

Groupe de flamants roses
Groupe de flamants roses

On commence la journée par voir une poignée de petites lagunes sur lesquelles se forme une croûte blanche, constituée de sel et autres minéraux, qui ressemblait vraiment à de la glace. On pouvait aussi voir des endroits verts dus à la grande concentration en souffre.

On est ensuite passé voir árbol de piedra, une roche issue d’irruption volcanique et qui a par la suite été travaillée par le sable et le vent pour lui donner une forme qui s’apparente à celle d’un arbre, d’où lui vient son nom.

Árbol de piedra
Árbol de piedra

On termine la journée par le plus beau des étangs: Laguna Colorada. Comme les précédentes, cette lagune possède aussi une croûte blanche par endroit avec un peu de vert.  Mais ce qui la distingue, c’est sa couleur rouge qu’elle doit au borax qu’elle contient.

Laguna Colorada
Laguna Colorada

Les flamants roses y sont très nombreux et la vue est magnifique.

On dort près de Laguna Colorada dans un hôtel plutôt frisquet. Les filles du groupe «s’enarvent» à cause de l’altitude, même si on est seulement à 4500 m, soit quelque 500 m de plus qu’il y a deux jours, si bien qu’elles n’ont presque pas touché la bouteille de vin qui était inclue avec le repas. Tant pis pour elles, moi j’ai très bien dormi!


2016.05.15

Départ vers 6h soit disant pour voir le lever de soleil aux geysers, mais comme on est dans les montagnes, il y avait plus ou moins de lever de soleil. Je soupçonne que ce soit plus parce que le chauffeur ne voulait pas revenir trop tard à Uyuni.

Les geysers sont vraiment cool, du gaz sous pression qui sort de la terre et des flaques d’eau bouillantes un peu partout. Vu qu’il fait froid le matin, ça boucane pas à peu près et c’est vraiment impressionnant.

Les geysers sont impressionnants!
Les geysers sont impressionnants!

On s’arrête ensuite brièvement à une piscine thermale et la baignade fait tellement du bien qu’il est pas facile d’en sortir!

On fait un dernier arrêt avant la frontière aux Laguna Blanca et Laguna Verde mais il ne vente pas assez selon notre guide pour qu’on puisse bien voir les couleurs. L’eau n’est pas assez agitée pour que les minéraux se soulèvent. Vers 10h, le groupe me laisse à la frontière chilienne d’où je vais continuer par mes propres moyens alors que les autres prennent le chemin du retour.

La cabane de douanes dans toute sa simplicité fait vraiment typique bolivien.

Les douanes Boliviennes
Les douanes Boliviennes

Pas de toilettes, pas de bureau de change, juste un douanier et c’est tout. Pas grave, je fais la file pour mon étampe de sortie et je prends la route pour le Chile. Un petit bout à monter sur une route de terre pour rejoindre la route asphaltée du Paso de Jama, un des chemins qui traverse la cordillère.

Une décision à prendre!
Une décision à prendre!

La montée ne fait que quelques kilomètres et n’est pas particulièrement pentu mais, avec le froid et l’altitude, ça m’arrache le cœur! Je suis donc bien content d’arriver sur la route avec une descente de 47 km jusqu’à San Pedro de Atacama.

La route est parfaite, le seul problème c’est qu’il fait vraiment froid pendant les deux premiers tiers mais après avoir perdu 1500 m d’altitude ça devient plus confortable.

Je passe les douanes chiliennes à San Pedro où ils passent l’intégralité de mes affaires aux rayons X. Ça avait mal commencé pour moi car en arrivant au bureau, je fouille dans mon sac et sort mon passeport, je ne suis pas encore allé voir au comptoir qu’un homme me demande mon passeport. Il n’est pas du tout identifié alors par prudence je lui demande poliment qui il est et me répond bêtement qu’il est le douanier. Je pense que c’est là que la décision de me fouiller a été prise!

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Le désert d’Atacama

Je me trouve une auberge, je change mon argent, etc. Et en fin d’après-midi je pars en bus pour la Vallée lunaire, site le plus connu du désert d’Atacama. Je n’ai franchement pas été impressionné, peut être juste parce que ça n’arrivait pas à la cheville des endroits que je venais juste de visiter ou peut être aussi à cause que je n’avais pas le groupe le plus agréable.

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Paysage lunaire

C’est l’endroit le plus sec sur terre mais une fois par année, il y a un gros déluge et c’est en partie ça qui donne cet aspect-là à la vallée. Les roches sont sculptées par l’eau puisqu’elles sont constituées en grande partie de sel et de gypse, deux minéraux assez facilement solubles. Ça ressemble aux collines de la Tatacoa en Colombie mais en plus gros et il y a par endroit une fine couche blanche qui s’est déposée sur le dessus. Ah, il n’y a pas de cactus non plus.

On fait le tour de plusieurs sites dans la vallée, notamment la caverne de sel, une grotte formée par l’eau ou les murs sont apparemment faits de sel. Je n’ai pas goûté pour vérifier car, pour du sel, c’était pas mal brun! Rien à voir avec la pureté du Salar d’Uyuni. C’est dans cette caverne que j’ai vraiment commencé à détester mon groupe de preneux de selfie. Ça a dû prendre une demi-heure pour marcher les 30 m de la grotte, une demi-heure dans des positions impossibles parce que le chemin est franchement très étroit et qu’en aucun endroit tu peux te tenir debout normalement, alors lâche ton téléphone pis avance!

La fausse capitale de Bolivia

2016.05.01

Dernier petit bout avant La Paz, une petite montée avant de descendre 500 m pour arriver au centre-ville. La casa de Ciclistas de Cristian est facile à trouver et je suis chanceux qu’il y ait un cycliste sur place, Daniel, pour m’ouvrir la porte. En fait, heureusement que Geovanni de Juliaca m’avait mis en contact avec un autre cycliste, Daniel, car c’est lui qui m’a donné l’adresse puisque Cristian, l’hôte, n’a jamais répondu à mon courriel!

Par contre, une fois rendu, l’organisation de la casa est super. La maison est très grande et peut sûrement accueillir une quinzaine de cyclistes.  Cristian a des clés pour tout le monde ce qui nous permet d’aller et venir comme bon nous semble.

J’ai passé une partie de l’après-midi à discuter avec Daniel et les deux français aussi présents, puis je suis allé à une agence recommandée par des cyclistes ayant séjournés à la Casa pour organiser mon temps à La Paz. Au menu, un séjour de trois jours d’alpinisme pour monter la montagne Huayna Potosi, un sommet à 6088 m suivi d’une journée de vélo de montagne sur le Camino de la muerte, une route considérée parmi les plus dangereuses au monde, comme se font bien plaisir à le répéter les agences!!!  On verra bien…


2016.05.02

Journée pas mal tranquille, je fais un tour de ville et quelques courses.  Je contacte des magasins de vélo afin d’essayer de trouver des pneus plus larges pour les pistes qui m’attendent plus au sud. Sans succès, puisque c’est jour férié à l’occasion de la fête internationale des travailleurs du 1er mai et que presque tout est fermé.

Pareil pour la place centrale, Plaza Murillo, qui est fermée par la police.  Ça fait environ deux semaines que les handicapés protestent pour une augmentation de l’aide sociale et, comme le palais du gouvernement est situé sur la place centrale, l’accès est restreint pour ne pas que les handicapés qui campent dans les rues environnantes ne s’y installent.

En soirée, Cristian me trouve un pneu qui fera l’affaire, il ne m’en manque plus qu’un!


2016.05.03

Départ en bus à destination du Huayna Potosi. Ce que je croyais impossible est arrivé : je suis parti en minibus, seul avec le chauffeur. C’est la première fois que je vois un bus pas plein qui part tout de même, j’étais sûr qu’ils allaient me refiler à une autre agence.

On arrive au camp de base après environ deux heures de bus, la montagne étant très proche de La Paz. Après le dîner, j’enfile mon équipement et mon guide privé m’emmène sur le glacier pour m’expliquer les techniques et me faire pratiquer un peu. Sur les pentes normales ça va plutôt bien mais sur le mur vertical c’était un peu différent. Je n’avais vraiment pas la bonne technique et j’étais le premier à faire l’exercice. J’ai trouvé l’expérience plutôt pénible et j’ai terminé avec un mal de mains atroce qui m’a empêché d’ouvrir ma bouteille d’eau pendant plusieurs minutes. Je montais évidemment beaucoup trop avec mes mains et pas assez avec mes jambes. Pas dramatique, il n’y aura rien de tel durant la vraie ascension.


2016.05.04

Départ en avant midi pour le campo alto, ou nous passerons la «nuit».

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El campo alto

Environ deux heures de marche dans les rochers pour arriver au camp à une altitude de 5130 m. Rien au menu pour l’après-midi, il faut se reposer car la nuit sera très courte puisque le réveil est prévu pour minuit.

Le plan est de partir vers une 1h00 et de faire la montée finale entièrement de nuit pour arriver au sommet tout juste après le lever du soleil. La montée prendra environ 5h30, selon mon guide Gonzalo, et puis nous reviendrons au campo alto vers 9h00 le lendemain matin.IMG_2332

J’étais supposé être seul avec mon guide mais finalement ils nous ont rajouté un français gossant. Ça faisait pas vraiment mon affaire car, si un des deux à un malaise en chemin, le guide doit redescendre avec les deux. Il ne m’inspirait pas vraiment confiance avec des citations telles que: «j’ai arrêté de fumer ce matin» et «je suis en altitude depuis 3 jours»! En plus, il n’arrêtait pas de répéter à tout le monde que c’était sa fête le lendemain, on en avait vraiment rien à faire!

Bref, je l’ai subtilement obligé à prendre mes pilules de prescription en prévention du mal des montagnes afin de mettre les chances de mon bord!

J’avais beaucoup de pression pour atteindre le sommet car j’étais sans trop de doute le plus en forme de la gang.  Tout le monde, incluant les guides, me disait que c’est certain que j’allais y arriver, mais on sait jamais trop comment le corps va réagir en altitude.


2016.05.05

Réveil à minuit.  Pour bien des gens le mot réveil est un peu fort mais pour ma part j’étais content, j’ai réussi à dormir au moins un bon 4 heures. Je me lève donc en forme et excité parce que c’est là que ça se passe!  Ça fait quand même deux jours que j’attends ce moment.

On déjeune, on met tout le linge possible et on part.  Après un 20 minutes de marche sur la roche, on doit enfiler les crampons et sortir le piolet.

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Le glacier

On est attachés les trois ensemble : le guide en avant, moi au milieu et mon français en dernier. On monte comme ça pendant environ deux heures, éclairés par nos lampes frontales en ne se rendant pas trop compte de ce qu’on fait parce qu’on ne voit rien d’autre que nos pieds et les lumières de El Alto au loin. Puis arrive le bout plus technique, on a un mur à escalader, une trentaine de mètres de haut environ. On est maintenant rendu à 5700 m, plus que 400 m avant le sommet.

À partir de là, ça devient un peu plus difficile.  On a un petit bout de faible inclinaison puis après ça commence à être plus raide. Le chemin qu’on suit fait des zigzags dans la montagne et n’est vraiment pas très large. On fait des petits pas et on avance lentement, mais de mon côté tout va très bien puisque je talonne le guide et que j’ai de la misère à garder la corde un peu tendue. C’est différent pour l’autre corde, celle qui m’unie au français, qui est pas mal plus tendue. Il paie cher pour chaque pas qu’il fait  et je dois souvent dire à Gonzalo d’arrêter ou de ralentir parce que le français avance pu, à bout de souffle. On est à peine à 200‑300 m du sommet et il est mieux de pas me chier dans les mains celui-là!

On prend des pauses fréquemment et on est un peu en avance sur l’horaire, alors ça va. Gonzalo essaie de le motiver mais pour ça, ça va, il est déterminer à y arriver.

Quand on commence à voir un peu de lumière du soleil, on amorce la dernière partie, une cinquantaine de mètres de montée puis on marche sur la crête jusqu’au sommet. La largeur du chemin est d’environ un pied avec, d’un côté, un petit mur de glace de deux pieds de hauteur sur lequel on peut s’appuyer et, de l’autre côté, une pente pas mal raide. Au bout de cette section d’une vingtaine de mètres, on arrive au sommet, où il n’y a de la place que pour 6 personnes et on ne peut pas vraiment bouger, mais on est fier d’y être arrivé!

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6088 m d’altitude

On assiste au lever du soleil au sommet puis on recule un peu pour laisser la place aux autres.

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Mission accomplie!

On attend qu’il fasse assez clair pour profiter de la vie avant de redescendre. On voit évidement la ville de La Paz et ce que je pense être une partie du lac Titicaca, la plus petite des deux. On prend quelques photos et puis on redescend.

La descente se fait par le même chemin mais ça va pas mal plus vite. En deux heures on est arrivé à la limite du glacier et on a une autre vingtaine de minutes à faire sur les roches pour rejoindre notre campement.

À la limite du glacier, on enlève des couches et on change de chaussures pour se faciliter la tâche parce que la marche sur les roches avec des bottes de plastique, genre bottes de ski un peu plus souples, c’est pas écœurant.

J’avais pas mal d’épaisseurs de vêtements: combinaison, t-shirt, chandail à manches longues, manteau en duvet, polar et manteau coupe-vent. Malgré tout ça, mon coupe-vent était trempé tellement j’ai eu chaud, autant pendant la montée que la descente. La température n’était que de -12°C et ils nous ont vraiment trop habillés!

En arrivant au camp, on ramasse tout ce qu’on y avait laissé et on se repose un peu. Un bon mate (genre de tisane) et une soupe chaude font un grand bien avant de redescendre au camp de base exténués.

Je prends un bon Coke pour fêter ça en attendant l’autobus du retour qui me ramène à La Paz en milieu d’après-midi. Sieste en après-midi évidement, puisque ça fait pas mal trop longtemps que je suis réveillé!

Ce fut toute une expérience et je suis super content de l’avoir fait. Je m’attendais vraiment à pire que ça, quand on est monté au camp haut on n’était même pas à 5000 m que ça m’arrachait déjà le cœur.  Je pensais que ça serait pire au sommet mais non, avec le rythme parfait que nous imposait Gonzalo, j’ai trouvé ça plus facile que ce à quoi je m’attendais. J’étais d’ailleurs le seul à avoir ce discours après la descente, la plupart en ont arraché pas mal dans les derniers mètres mais tous étaient très fiers et aussi fatigués que moi!


2016.05.06

On part de l’agence à 7h30 pour se rendre à El camino de la muerte (le chemin de la mort) avec un arrêt pour prendre un bien maigre déjeuner, toujours à La Paz. Ça me permet de rencontrer un peu le groupe, je me fais un ami allemand et on se rend compte en regardant ses photos, qu’on était au sommet ensemble la veille. On fait ensuite un bon bout en bus puis on enfile l’équipement de protection et on enfourche nos vélos.

Prêt à relever un autre défi!
Prêt à relever un autre défi!

 

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El camino de la muerte

On commence par une bonne heure de descente sur une route pavée puis, après la collation, on refait un petit bout en bus (ils ne sont pas pour nous faire monter une petite côte quand même!) et on arrive au commencement officiel del Camino de la muerte, une route non pavée assez étroite et bordée d’une falaise allant jusqu’à 300 m de haut par endroit. C’est d’ailleurs la seule route en Bolivia où les voitures, peu nombreuses, circulent à gauche pour mieux voir le bord du précipice.

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On a avantage à ne pas manquer le virage!

À partir d’ici c’est de la descente tout le long et les freins sont pas mal sollicités. La route est vraiment de mauvaise qualité par endroits, on a même quelque ruisseaux à traverser, mais pas question d’enlever ses souliers ici, on fonce tête première!

La route part de la sierra et descend jusqu’à la selva ou, si vous préférez, des montagnes à la jungle. La température grimpe drastiquement à mesure qu’on descend, tout comme le taux d’humidité.IMG_2448

En arrivant en bas on a droit à un buffet, heureusement car il est 15h30 quand on commence finalement à manger.


2016.05.07

Dernière journée en ville, pas grand-chose au menu à part du «Free walking tour» en après-midi, qui coûte 20 bolivianos. Je fais donc la grasse matinée puis en début d’après-midi je vais faire le tour des magasins de plein air avec Jesse, un autre cycliste.

Puis à 15h00 commence la visite guidée. J’apprends pas mal de trucs sur la ville mais c’est surtout la seule façon d’accéder à la Plaza Murillo, où est située le siège du gouvernement, la cathédrale et quelques autres bâtiments plus typiques.

Plaza Murillo
Plaza Murillo

La guide nous apprend entre autre pourquoi ils vendent des lamas morts dans les magasins de la rue des touristes. Une question que je me posais depuis déjà un moment, apparemment c’est pour faire des offrandes à Pachamama, la Terre-Mère. Les boliviens sont presque tous catholiques mais la religion n’entre pas en contradiction avec les croyances ancestrales qui sont donc toujours pratiquées.

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Offrandes pour la Pachamama

On passe ensuite par la prison San Pedro, située en plein centre-ville et qui était jusqu’à tout récemment une des top attractions touristiques. Selon les dires de la guide, il y aurait environ 2500 détenus à la prison et seulement cinq à dix gardes à la porte d’entrée. Il n’y aurait aucun gardien à l’intérieur de la prison et celle-ci serait autogérée par les prisonniers. Il y a à peine quelques années, il était possible de visiter la prison, avec un guide prisonnier. C’est apparemment comme une petite ville avec des restaurants, des coiffeurs, etc.

Tout ça me semble un peu absurde quand tu constates qu’il y a environ 200 policiers à la place centrale pour empêcher une poignée d’handicapés d’y accéder. Et on ne parle pas de criminels là!

Quand j’ai fait la remarque à la guide, elle m’a simplement répondu «Welcome to Bolivia». C’est vrai que ce n’est pas la première absurdité et certainement pas la dernière!

En arrivant à la place centrale, j’ai finalement compris pourquoi certaines sources citent La Paz comme étant la capitale et qu’il y a tous les trucs gouvernementaux alors, qu’en principe, Sucre est la capitale politique. Ils n’ont en fait jamais réussi à le changer dans la constitution puisque les gens de Sucre ne voulaient pas, mais aussi parce qu’aucun président ne restait en poste assez longtemps pour mener à bien les démarches. La Bolivia est le pays qui a eu le plus de coups d’état par année d’indépendance!

Le chemin des cyclistes

2016.04.25

Après avoir remercié Katiuska, et dit au revoir à tout le monde, je me mets en route vers Puno où j’arriverai dans 4 jours. J’ai un relief assez facile pour la première journée puis j’aurai une bonne montée au cours de la deuxième pour rejoindre l’altiplano. Je fais donc une grosse journée pour pouvoir attaquer la montée en début de matinée le lendemain.

C’est pas mal plus facile de sortir de Cuzco que d’y entrer puisque le trafic est plus organisé et, en plus, j’ai une petite tendance descendante pour les premiers 30 km et puis commencent les vallons jusqu’au village de Sicuani ou je passe la nuit.IMG_2002

Les paysages sont plutôt verdoyants et la région est très habitée. Il y a des maisons partout sans nécessairement faire partie d’un village organisé.


2016.04.26

Direction l’altiplano avec une ascension de 1000 m pour commencer la journée. Ça se fait en douceur mais sans les fameuses courbes habituelles. Peu avant d’arriver au mirador en haut de la côte, je croise deux français, Hugo et Dimitri, qui roulent dans la direction opposée. On prend quelques minutes pour échanger et je reprends la route.

Hugo et Dimitri
Hugo et Dimitri

La vue depuis le mirador est vraiment belle puisque ça donne directement sur une montagne couverte de neige.

Vue du mirador
Vue du mirador

Il y a aussi un marché touristique puisque tous les bus font un arrêt à cet endroit. Les péruviens ne ratent jamais une occasion de te vendre quelque chose, que ce soit à un feu rouge ou à une zone de travaux où la circulation est alternée!

Après le mirador s’en suit une descente de 500 m et le paysage change. Je suis rendu sur l’altiplano et c’est davantage jaune que vert, avec pas mal de petits lacs et ruisseaux. IMG_2034C’est très agricole et presque toutes les terres sont utilisées pour la culture de céréales et l’élevage de moutons. Il y a beaucoup plus de moutons que de lamas.

C’est passablement le même paysage toute la journée et j’ai la chance d’apprécier un faux plat descendant jusqu’à la fin de la journée, au village de Ayaviri.


2016.04.27

Dernière journée de route avant Juliaca où m’attend Geovanni, l’hôte de la Casa del ciclista. Encore une autre journée de légère descente à travers les champs et les moutons. Je croise deux autres cyclistes, un anglais et un écossais, et je vous laisse deviner lequel est lequel!

Eux aussi s’en vont vers le nord et on jase un bon bout de temps, échangeant des informations sur la traversée du désert bolivien et sur le meilleur chemin pour passer les montagnes péruviennes.

Adam et Ali
Adam et Ali

J’arrive à Juliaca en milieu d’après-midi. C’est vraiment la pire ville. Aussitôt arrivé en ville, les routes ne sont plus asphaltées et c’est extrêmement poussiéreux du au volume de circulation. Les routes ne sont pas pavées mais une piste cyclable de béton est aménagée sur les artères principales, ce qui me facilite un peu la tâche.

J’arrive à la place d’armes, qui est tout près de chez Geovanni, et le seul problème c’est qu’à peu près tous les chemins impliquent de monter des escaliers…pas pratique! Je finis tout de même par me trouver un chemin, lequel était entièrement en sens inverse puisque mon GPS n’était pas au courant des sens uniques. Pas grave, je finis par trouver la maison.

J’arrive juste au moment où Geovanni s’en allait, mais il m’ouvre la porte et me laisse me reposer quand même. Je répare une crevaison sur son vélo et j’attends sagement son retour. Il revient de travailler vers 18h30 et un couple de français arrive peu après. Ça fait maintenant 6 cyclistes que je croise en deux jours! On passe la soirée à jaser, un peu en espagnol pour que notre hôte puisse suivre, mais surtout en français puisqu’ils avaient pas mal de difficulté avec la langue locale.


2016.04.28

Je quitte la Casa del ciclista de Geovanni en milieu d’avant-midi puisque j’ai pris ça relax en déjeunant avec les français. Pas grave, j’ai seulement 45 km à faire avant Puno.

J’arrive donc à ma destination pour le dîner et après avoir laissé mes choses à l’auberge, je fais une petite promenade dans la ville. J’en reviens pas comment il y a du monde! On dirait que tout le monde est dans la rue, la moitié des rues étant d’ailleurs réservées aux piétons.

Je visite la place d’armes et le port où je résiste à la tentation de me louer un pédalo en forme de canard!

Les pédalos
Les pédalos

Il y a beaucoup de trucs touristiques à Puno qui est la ville péruvienne du lac Titicaca mais il y a pas mal moins de touristes que je pensais. Bonne chose.

J’ai fait mon premier tour de moto taxi pour revenir du port. C’est vraiment un véhicule qui ne fait aucun sens d’un point de vue mécanique, avec sa propulsion une roue motrice (arrière-gauche). On se sent comme dans une boîte à savon et la ride n’est pas des plus confortables.


2016.04.29

Je commence la journée par la visite d’Uros, les îles flottantes tout près de Puno. C’est une visite guidée en bateau qui nous emmène sur trois îles différentes, sur les 89 existantes.

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Une petite communauté sur une île

Les îles sont toutes de très petites tailles et il y vit environ 3-4 familles sur chacune d’elle, pas plus.

Les îles sont faites de plantes, nommées tortora, qui poussent dans l’eau. Ils les empilent en croisée et les attachent avec de la corde et posent ensuite leur maison là dessus.

La tortora, une sorte de roseau
La tortora, une sorte de roseau

Les îles font 2 à 3 m d’épaisseur et sont ancrées dans une partie peu profonde du lac. En marchant sur l’île, on a l’impression de marcher sur un gros tas de paille!

La vie des gens tourne entièrement autour de cette plante là : ils en mangent, l’utilisent pour construire leurs maisons et aussi les bateaux typiques, qui ne sont utilisés que pour le tourisme.

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Embarcation en tortora pour les touristes

Parlant de touristes, j’ai dit précédemment qu’il n’y en avait pas trop à Puno, et bien je les ai trouvés!

Les îles sont complètements dénaturées, envahies par des milliers de touristes quotidiennement.

La cuisine
La cuisine

Les habitants sont comme des figurants au village d’antan à Drummondville! Pour les adultes, ça peut aller, c’est leur gagne-pain. Mais quand on nous a emmenés visiter «l’île de l’école», là ça m’a choqué. Comment veux-tu que les enfants apprennent quelque chose quand il y a un bateau de touristes qui débarque à la demi-heure?

Les enfants à «l'école»
Les enfants à «l’école»

Les enfants sont là pour faire un spectacle, ils chantent des chansons dans 9 langues différentes et on est ensuite invité à laisser un pourboire à la «professeure». Je peux ben croire que c’est cute des enfants mais laissez-les être des enfants! Leur avenir est assuré mais le choix ne leur appartiendra pas, ils n’auront pas d’autre choix que d’être des figurants eux aussi…je trouvais ça triste pour eux.

Après la visite je reprends la route et, en trois jours, je pourrais arriver à La Paz. Après y avoir séjourné environ cinq semaines, je commence à avoir hâte de quitter le Perú.

Je roule donc un 80 km en longeant le lac Titicaca jusqu’à la ville de Juli ou je passe la nuit.


2016.04.30

Grosse journée, mais quelle belle journée! Je me dirige tout d’abord vers la frontière bolivienne située près de la ville touristique de Copacabana, sur une péninsule dans le lac Titicaca.

Champ de quinoa
Champ de quinoa

Je rencontre un autre cycliste en chemin, Henry, avec qui j’échange de l’argent et quelques conseils, puis une autre, Mathilde à peine quelques minutes plus tard.

Je passe la frontière bolivienne super facilement même si je suis tombé sur le douanier le moins sympathique que j’ai rencontré.

Des fois ils sont pas encourageants!
Des fois ils sont pas encourageants!

À partir de cet instant, c’est fini le plat des derniers jours, la péninsule est super montagneuse, ce qui a l’avantage d’offrir une vue incroyable sur les deux parties du lac Titicaca et sur les montagnes boliviennes enneigées.

Plus de moutons que de lamas
Plus de moutons que de lamas
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Passage du lac Titicaca

Puis, j’arrive au bout de la péninsule ou je dois prendre un traversier pour passer de l’autre côté du lac. C’est vraiment une très courte traversée et, contrairement à mes attentes, c’était très bien organisé. Il devait y avoir une cinquantaine de bateaux qui partent aussitôt qu’il y a deux voitures dessus. Presqu’aucune attente et quelques minutes après je suis de l’autre côté et de retour sur la route.

Lac Titicaca
Lac Titicaca

Je roule un peu puis je me mets à la recherche d’un endroit pour dormir puisque le changement d’heure raccourcit ma journée. Il y a des villages environ aux trois kilomètres et je m’arrête souvent pour demander où est l’hôtel le plus proche mais les boliviens ne sont pas les plus aidants, ils me répondent toujours qu’il y en a dans le prochain village. J’ai fini par trouver, tout juste avant la tombée de la nuit après avoir cherché sur un bon 35 km. J’ai même acheté un fromage à une madame en espérant qu’elle m’aiderait un peu plus que les autres, mais sans succès.

En discutant avec les propriétaires de mon hébergement, ils me disent qu’il y avait plein d’endroits dans les villages précédents. Mon hypothèse c’est que je demandais pour un «hospedaje» et qu’ici c’est plutôt «alojamiento» qui est en fait la même affaire.

 

La capitale inca

2016.04.20

Première journée de visite à Cuzco. Je commence bien évidemment par la place d’armes et le centre historique, me disant que j’allais sûrement y trouver un bureau d’informations touristiques pour arranger ma visite de Machu Picchu. À peine arrivé au centre historique, ça grouille de gringos. Pas une grosse surprise puisque Cuzco est le centre touristique du Perú, pour ne pas dire de toute l’Amérique du sud.

Plaza de Armas de Cuzco
Plaza de Armas de Cuzco

Avec cette quantité de touristes, vient le monde achalant qui veut te vendre des affaires. Tous les hommes vendent des tours guidés de Machu Picchu et toutes les femmes vendent des massages. Il doit y avoir 100 000 agences de voyages différentes, qui vendent à peu près toutes la même affaire, mais à des prix différents.

Je fais donc le tour de quelques agences et je réserve mon excursion pour le lendemain. C’est un voyage de deux jours tout inclus avec la nuit à Aguas Calientes, l’entrée au site, transport et repas. Pour avoir un meilleur prix, je réserve aussi deux autres tours, un pour voir les ruines incas autour de la ville et un autre pour la vallée sacrée. C’était peut-être une erreur…

Le tour de ville se fera en après-midi, ce qui me laisse amplement le temps de faire la visite du quartier historique. Vers 13h30, je me rends à l’agence puisque le départ est prévu pour 14h. À l’heure prévu, on marche un coin de rue et on attend l’autobus une vingtaine de minutes, en vain. La madame de l’agence nous fait ensuite prendre un taxi pendant environ 5 minutes pour nous emmener à un musée où nous attendons une autre demi-heure pour finalement marcher jusqu’à notre point de départ pour continuer l’attente. Il s’était mis à pleuvoir/grêler question d’ajouter au plaisir. Une organisation digne des îles San Blas!

On finit par prendre le bus à 15h15 et à partir de moment là tout s’est bien passé. On commence par la visite de Saqsaywamán où on peut admirer un peu de l’architecture inca. Le site est pas mal détruit mais on voit quand même comment les Incas construisaient les murs, soit en taillant d’immenses pierres pour les emboîter à la perfection. Les trois autres sites visités sont aussi des vestiges de temples et petits villages.


2016.04.21

Il y a deux façons de se rendre à Machu Picchu:

– Le train qui est facile et rapide, mais qui coûte cependant très cher;

– Le bus, la solution économique, qui oblige à passer par l’autre côté de la montagne pour joindre d’abord le village d’Aguas Calientes. Le bus prend pas mal de temps et le principal désavantage c’est que la route ne se rend pas…  jusqu’au village d’Aguas Calientes.  Il faut soit faire 20 minutes de train, pour 30$ US, ou marcher pendant deux heures le long de cette même voie ferrée qui suit grosso modo le río Urubamba.  Le dernier segment se fait soit à pied ou en bus.

Comme mes principales ressources disponibles pour ce voyage sont le temps et mes jambes, j’ai opté pour la seconde option!

Le départ pour Aguas Calientes se fait tôt le matin puisque nous avons un bon 6 heures de bus à faire. À la sortie de Cuzco, on a une superbe vue sur les sommets enneigés de la cordillère.

Les montagnes enneigées pendant le tour d'autobus
Les montagnes enneigées pendant le tour d’autobus

On roule presque sans arrêt jusqu’à Santa Maria où on fait un arrêt pour dîner. Je dois me battre avec la madame du restaurant, ou du moins argumenter fortement, pour ne pas payer mon repas qui était pourtant inclus dans mon forfait.

Après le dîner, on quitte la route asphaltée pour suivre une route de terre très étroite, bordée d’une falaise très, très à pic. On est cependant bloqué en chemin puisque la route s’est partiellement effondrée et est plutôt impraticable puisqu’il s’y est formée une grosse marre de boue. On attend donc qu’une machine vienne réparer la route. L’opération ne prend pas plus de dix minutes, la pelle ne faisant que creuser et balancer la boue en bas du précipice.

Réparation de la route
Réparation de la route

On peut donc repartir, et il ne reste pas long avant d’arriver à la station «Hidroeléctrica» d’où commence la marche.

La marche entre hidroeléctrica et Aguas Calientes
La marche entre Hidroeléctrica et Aguas Calientes

J’arrive au village de Aguas Calientes vers 17h30 et j’attends mon guide à la place d’armes, tel qu’indiqué par le chauffeur. Au début, nous sommes plusieurs à attendre et après un certain temps, je suis rendu tout seul. J’appelle donc à l’agence pour qu’ils m’envoient quelqu’un… Toujours pas impressionné par leur fonctionnement.

 

Le guide m’emmène à l’hôtel et, pendant le souper, nous explique le fonctionnement pour le lendemain. Je fais des provisions puisque le seul restaurant sur le site est un buffet à 40$ US. C’est hors budget et je vais passer mon tour.

Le village d’Aguas Calientes, qui s’appelle en fait Machu Picchu pueblo, n’a rien de naturel à part les fameux thermes. C’est un village construit dans le seul but d’accueillir les touristes et il y a probablement plus de chambres d’hôtels que d’habitants! C’est un très beau village mais qui n’a rien de typique, c’est un endroit très artificiel.

Note:

Pour vous situer, voici un aperçu du trajet de bus de Cuzco à Hidroeléctrica.  Il s’en suit la marche le long de la voie ferrée et du río Urubamba jusqu’à Aguas Calientes.  Puis le dernier segment en bus par la route en lacets de bottines pour se rendre à Machu Picchu.  N’hésitez pas à zoomer!


2016.04.22

La journée commence vers 4h du matin puisque j’avais prévu faire l’ascension jusqu’à Machu Picchu à pied et qu’on s’est donné rendez-vous avec notre guide Juan Carlos, à 6h. La température du matin change toutefois mes plans : comme il pleuvait pas mal, et que je n’avais pas envie d’être trempé pour le reste de la journée, j’ai plutôt pris l’autobus en espérant que la pluie cesserait.

Le temps était donc couvert pour la première partie de la visite et c’était très brumeux. Heureusement ça s’est dégagé un peu avant notre départ.

Machu Picchu est une ancienne ville Inca qui a la particularité de ne pas avoir été trouvée par les conquistadors qui détruisaient tout sur leur passage alors qu’ils étaient en guerre contre les Incas. La ville est donc dans un état presque parfait, les maisons de pierres tiennent toujours debout et il ne manque que les toits qui étaient alors faits en bois et en paille. Le seul travail de restauration qui a été fait consiste à enlever la végétation qui avait repris le dessus.

Machu Picchu
Machu Picchu

La ville est construite dans la montagne, c’est donc tout sauf plat. Pour remédier à la situation, les incas construisaient des terrasses qui ont l’air d’escaliers géants. Cette architecture leur permettait d’avoir des endroits plans à cultiver mais aussi pour construire leurs bâtiments. La forme d’escaliers avec des murs de pierre contribuaient aussi à solidifier la paroi de la montagne et éviter les éboulements.

Machu Picchu
Machu Picchu

La ville compte plusieurs dizaines de maisons mais aussi quelques temples. Ceux-ci sont placés à des endroits très stratégiques et construits de façon bien spéciale pour laisser entrer les rayons du soleil à des journées bien précises dans l’année. Le temple du soleil comporte deux fenêtres, une qui laissera entrer les rayons du soleil au matin du solstice d’été et l’autre au solstice d’hiver. Il y a aussi un autre temple similaire pour les équinoxes. Il va sans dire que la civilisation Inca était très avancée!

On y retrouve encore l’architecture typique pour les temples avec les pierres taillées.

Les pierres imbriquées
Les pierres imbriquées

Vers 11h30, il faut redescendre et marcher jusqu’à la station de train où doivent normalement nous attendre les autobus.

Les Chinois sont débarqués pour gâcher le party
Les touristes chinois causent une congestion et gâchent le party puisqu’il devient difficile de prendre des photos!

Je dis normalement car encore une fois, j’ai eu des problèmes dus à mon agence merdique. Aucun chauffeur n’avait mon nom sur sa liste, et après quelques appels on m’accepte finalement dans un des bus.

Le chemin du retour: le pont que je n'avais pas le droit de traverser…
Le chemin du retour: le pont que je n’avais pas le droit de traverser…

On repasse sur la route des précipices qui est encore une fois dans un état ordinaire. On doit même descendre du bus et enlever nos chaussures pour traverser un ruisseau… le chauffeur avait peur de rester coincé.


2016.04.23

Dernière journée de visite guidée, heureusement car je commence à en avoir marre d’être assis dans un bus. Il y a beaucoup de choses à faire à Cuzco mais le problème c’est qu’il n’y en a pas beaucoup qui sont dans la ville.

Je pars donc visiter trois autres sites Incas situés dans la vallée sacrée. On commence par Písac où on peut admirer les fameuses terrasses Incas, puis on arrête à Ollantaytambo pour voir le temple du soleil.

Les terraces de Písac
Les terrasses de Písac

Cette petite ville est aussi construite dans la montagne et les Incas y ont construit un temple avec des immenses blocs de granits taillés. Ces blocs ne proviennent cependant pas de cette montagne, mais d’une autre située à plusieurs kilomètres de là. Ils ont donc été transportés pour la construction du temple qui est toujours inachevée.

La visite guidée nous fait évidemment arrêter dans des magasins de souvenirs typiques où on assiste à de très brèves présentations sur la fabrication des bijoux en argent et les vêtements en laine d’alpaga avant d’être invités à passer au magasin.

Les madames qui font de la laine
Les madames qui font de la laine

On termine la journée par un dernier site Inca, Chinchero, peu pertinent puisqu’il fait déjà noir et qu’il n’y reste pas mal juste les terrasses qu’on peut voir.


2016.04.24

Ma dernière journée à Cuzco est pas mal tranquille, j’en profite pour me reposer un peu les jambes et faire du lavage. Je fais aussi quelques provisions pour la route.

Katiuska et Astrid, il manque son fils Roy sur la photo
Mon hôtesse à Cuzco, Katiuska, et sa fille Astrid.  Roy, son fils, était absent lors de la photo

 

Montagnes russes péruviennes

NazcaPuquio :  157 km +4486 m / -1850 m


2016.04.11

Départ de Nazca.  Je me mouche encore pas mal, mais j’en ai assez de faire du sur place. Départ à 5h30, question de faire la partie la plus basse de la montée, et aussi la plus chaude, avant que le soleil ne soit trop haut dans le ciel. Le but est surtout d’économiser l’eau car il n’y a que très peu de points de ravitaillement en cours de route.

Pendant la première montée
Pendant la première montée

La route commence par une ligne droite qui monte sur environ 20 km, puis commencent les virages. Ça monte tout doucement, mais pendant tellement longtemps! La route est un immense lacet qui va d’un bord pis de l’autre et c’est vraiment beau à voir quand on regarde d’en haut!

La pancarte que j'ai le plus vue!
La pancarte que j’ai le plus vue!

Je parviens à monter sur une distance de 65 km, pour un dénivelé vertical de 3000 m, et après je n’en peux plus. Je me trouve un endroit bien caché de la route pour planter ma tente, le prochain village étant encore à plusieurs dizaines de kilomètres.

Le paysage est toujours désertique mais il y a de plus en plus de végétation au fur et à mesure que ça monte. Bon ok, celle-ci elle est morte à environ 90% mais c’est quand même encourageant de voir autre chose que des roches!

La température est correcte l’après-midi mais à la seconde que le soleil baisse ça devient très froid. Faut dire qu’à 3500 m d’altitude ce n’est pas une grosse surprise!


2016.04.12

Je me réveille en même temps que le soleil mais je lui donne un peu de temps pour réchauffer l’air avant de me lever. Je ramasse mes affaires et me fais un gruau pour déjeuner, question de me réchauffer un peu. C’est pas écœurant vu que je n’avais plus de sucre, mais ça va faire la job pareil.

Camping sauvage
Camping sauvage

En principe, j’ai une dénivelée nette que de 500 m à monter ce matin sur les prochains 35 km. En effet, c’est terminé les enchaînements de courbes, ou presque… La route fait son chemin à flanc de montagne avec plusieurs petites montées et descentes. Il commence à y avoir un peu plus de vie, les lamas font leur apparition. J’ai aussi vu quelques espèces de lapin-écureuil, j’imagine que ça ne s’appelle pas comme ça mais bon. (en effet, ce sont des vizcachas)

Je finis par arriver à la descente. C’est vraiment magique, le paysage change complètement, c’est maintenant pas mal plus vert et il y a quelques villages et hameaux.

Ça devient soudainement très vert!
Ça devient soudainement très vert!

Les gens élèvent du bétail sur le bord de la route, quand ce n’est pas sur la route, et ça met un peu de vie. Le paysage se résume à de l’herbe, des arbustes, des cactus et beaucoup de grosses pierres, ce qui fait très différent comparé à l’autre côté de la montagne.

Je m’arrête dîner au village de Lucanas. En regardant la carte, je constate que je suis à 10 km en ligne droite de Puquio mais que la route en fait 27!!!

Le reste de la route se fait bien et j’arrive à Puquio en fin d’après-midi. Bien content d’avoir complété ce premier tronçon, je me paie une assiette d’alpaca et de cuy (c’est un cochon d’Inde et ça se prononce couille) pour le souper. Le cuy est très bon mais l’alpaca, quoique pas mauvais, est la viande la plus dure que j’ai mangée de toute ma vie. J’ai fini mon assiette avec une fourchette et un couteau pliés tellement je me suis battu pour arracher la viande de l’os!


PuquioChalhuanca :  186 km +3025 m / -3341 m


2016.04.13

La journée commence par une bonne montée pour rejoindre l’Altiplano, une plate-forme très haute autour de 4000-4500 m d’altitude qui est presque plane.

Laguna Yaurihuiri qui marque le début de l'altiplano
Laguna Yaurihuiri qui marque le début de l’altiplano

L’Altiplano est la plus haute région habitée au monde après le plateau du Tibet. La montée dure toute l’avant-midi et je m’arrête manger au bord d’un des nombreux lacs. L’eau n’est plus un problème, les ruisseaux coulent de partout et les lacs sont abondants.

Le relief, qui est plus facile en après-midi, me permet de franchir une bonne distance ce qui devrait me permettre d’arriver à Chalhuanca demain sans trop de difficulté. Puisqu’il n’y pas de village à proximité, je campe encore une fois en bordure de la route. Je ne risque pas trop de me faire déranger puisqu’il n’y a pratiquement rien sur l’Altiplano à part des lamas.

La faune locale
La faune locale

Il y a bien entendu quelques hameaux où vivent les gens qui s’occupent des lamas. Ces petits villages sont sans commodités et sont plutôt délabrés. La vie ne semble pas facile dans cette région.

Il fait plutôt frais à cause de l’altitude, mais c’est traître puisque le soleil est super fort et il n’y a que les nuages qui font peu d’ombre tellement ils sont proches.

Les nuages font de l'ombre
Les nuages font de l’ombre

J’ai terminé la journée avec la face couverte de coups de soleil.


2016.04.14

Surprise au lever alors que ma tente est couverte de glace! Il a fait pas mal froid pendant la nuit mais je ne m’attendais pas à ce que ça gèle.

Pas chaud au réveil!
Pas chaud au réveil!

Je ramasse mes affaires que je sèche du mieux que je peux et je me mets en chemin vers Chalhuanca.

Au menu, un petit bout plat suivi d’une descente dans une vallée puis une remontée de l’autre côté et finalement une descente qui mène jusqu’au village.

La vallée est un peu plus habitée et il y a une quantité impressionnante d’alpacas. Une rivière coule au fond et le paysage est vraiment beau à voir pendant la descente.

Après la descente vient la montée pour remonter exactement à la même hauteur, puis suivent quelques vallons jusqu’au village d’Izcahuaca. Après, c’est le temps de quitter l’Altiplano, descendre un mur de 700 m de dénivelé sur à peine 10 km, une descente à flanc de montagne absolument folle! D’en haut, ça faisait peur de regarder en bas, la route est vraiment très proche de la falaise et ce qu’il y avait en bas était vraiment très loin!

Sortie de l'altiplano
Sortie de l’Altiplano

La descente mène dans une autre vallée, avec une rivière, où il y a quelques villages. La vallée est située entre deux falaises et elle est plutôt étroite. C’est pas très long qu’il se met à faire vraiment très chaud et que les vêtements de l’avant-midi ne sont plus appropriés.

Je suis le cours de la rivière jusqu’au village de Chalhuanca, une tendance descendante qui se fait vraiment bien et au cours de laquelle il se met à faire vraiment très chaud, comme si les falaises emprisonnaient la chaleur.

Je suis la rivière
Je suis la rivière

Chalhuanca-Abancay :  120 km +1863 m / -2474 m


2016.04.15

Une journée qui se déroule en deux temps alors que pour le premier 90% du parcours c’est encore en longeant la rivière, donc en tendance descendante, suivi d’une montée de 12 km. Je pars donc très tôt pour éviter de faire la montée à la grosse chaleur, mais c’est finalement une journée plutôt nuageuse.

Je dévore les premiers 70 km, puis le vent se lève, vent de face évidemment. Je parviens tout de même à me rendre au pied de la montée qui en est une plutôt typique péruvienne, encore des gros zigzags. J’arrive à Abancay puis j’appelle Mayra, un autre contact de Liliana. Omar, son mari, vient me chercher pour me montrer le chemin de la maison. Je le suis en vélo alors qu’on descend à peu près 150 m que je venais de monter…pas très encouragent sachant que je devrai les re-re-monter pour partir!

Mes hôtes à Abancay: Mayra, Omar et leur fille Luana
Mes hôtes à Abancay: Mayra, Omar et leur fille Luana

La famille est super accueillante et je passe la soirée avec Omar et sa fille Luana puisque Mayra travaille. Ils me font goûter au poulet braisé, un plat typiquement péruvien, qui était franchement délicieux, sauf que…


2016.04.16

… j’ai vraiment eu de la misère à le digérer et j’ai eu des crampes toute la nuit! Le résultat est que je ne me sens vraiment pas bien et que j’ai du mal à manger. Journée de repos il va sans dire, durant laquelle il ne s’est pas passé grand-chose excepté pour la soirée alors que la famille m’a emmené faire un tour en ville et manger au restaurant. «Manger» est un bien grand mot dans mon cas alors que tout ce que j’ai ingéré se limite à de la laitue et des concombres.

On a fait une petite marche sur une des rues principales et un «tour de machine» pour monter jusqu’au mirador qui donne vue sur toute la ville. Celui-ci étant fermé, nous sommes redescendus bredouille.  Direction le lit dans mon cas puisque j’avais de la misère à rester debout.


2016.04.17

Mon état de la veille n’était pas très prometteur pour un départ aujourd’hui, mais finalement ça va vraiment mieux. Je prends quand même ça relax et décide de rester une dernière journée. Je vais faire un tour au marché avec Mayra pour acheter ce qu’il faut pour son dîner de fête auquel elle a invité sa famille.

J’avais déjà vu des boucheries extérieures mais c’était la première fois que je voyais vraiment du monde taponner la viande dans le bac pour choisir son poulet. Choisir un poulet, c’est pareil comme choisir une pomme à l’épicerie! Tu le prends direct dans tes mains, tu tâtes la fermeté et t’en choisi un. Après ça tu dis au boucher ce que tu veux faire avec, et il te le coupe en conséquence.  Finalement, tu payes et il te remet ton change, juste de même, pas de gants, pas de lavage de mains pis toute…

Une fois les emplettes terminées, on retourne à la maison pour préparer le repas pour la gang. Il y avait pas mal de monde, une dizaine de personne, ce qui rend les discussions plutôt chaotiques et difficiles à suivre pour mon niveau d’espagnol.


Abancay-Cusco :  187 km +4587 m / -3550 m


2016.04.18

Je pars finalement d’Abancay! La température n’est pas excellente en matinée mais ça a fini par se dégager. Ça me permet d’apercevoir toute la ville durant les 32 km de montée qui m’attendaient pour bien commencer la journée.

Abancay vu d'en haut
Abancay vu d’en haut

C’est mon avant-dernier col avant Cuzco.  L’autre, je j’attaquerai demain, est presqu’exactement pareil.

Encore une, fois la vue est splendide autant pendant la montée que lors de la descente, probablement même mieux que le mirador d’Abancay qui était fermé.

À partir de la descente, ça commence à devenir très habité. Encore une fois je descends dans la vallée et je longe la rivière jusqu’à Limatambo, mais cette fois-ci en remontant le courant.

Lors de mon séjour chez Omar, celui-ci a demandé à son oncle, Oscar, s’il pouvait m’accueillir pour une nuit. C’est donc vers chez lui que je me dirige. Je suis pas mal fatigué de ma journée et les 15 derniers kilomètres de montée avant le village m’ont vidé de mon énergie. J’avais compris qu’Oscar habitait au tout début du village mais chaque fois que je demandais aux habitants, on me dirigeait toujours plus haut. J’ai finalement réussi à l’appeler et il m’a confirmé qu’il restait à 5 km du village. Un 5 km de montée qui m’a pris une heure et je suis donc arrivé à son ranch vers 18h30 alors qu’il faisait nuit.

Mon hôte à Limatambo, Oscar l'oncle de Omar
Mon hôte à Limatambo, Oscar l’oncle de Omar

Heureusement, on m’a réservé un bel accueil avec un café et une bonne soupe chaude qui ont fait grand bien puisque ça commençait à être pas chaud-chaud. On a jasé un peu puis on s’est couché tôt puisque le départ se fera à 6h30 le lendemain matin, Oscar devant également aller à Cuzco et il a besoin de toute sa journée. Au fil de la conversation, il m’a offert plusieurs fois de m’emmener en pick-up! J’ai évidemment refusé, puisqu’il me restera environ 75 km pour compléter le segment NazcaCuzco et j’ai l’intention de finir comme je l’ai commencé, soit bien en selle sur mon vélo!


2016.04.19

Départ après un déjeuner avec Oscar.  Je continue la montée de mon dernier col avant Cuzco. J’arrive au sommet en milieu d’avant-midi et j’ai par la suite une petite descente puis ça devient très plat. C’est pas chaud pendant la montée et la pluie fait son agace me forçant sans cesse à enlever et remettre mes pantalons et mon manteau.

Entre Limatambo et Cuzco
Entre Limatambo et Cuzco

Elle s’installe pour vrai en début de descente et je prends une pause à l’abri au poste de péage en attendant que ça passe, puis je repars.

Un petit problème avec la route
Un petit problème avec la route

Une dernière petite montée puis j’arrive à l’entrée de la ville et j’appelle Katiuska, un autre contact fourni par Omar. Elle me donne quelques indications pour me rendre chez elle et je repars. La route est degueulasse, toute cassée, c’est même un chemin de bouette par bout.

C’est vraiment pas l’idéal pour rouler à vélo surtout qu’il y a pas mal de rues à une voie et que les bus et les taxis conduisent comme si je n’étais pas là.

Pour ajouter à ça, j’ai l’impression que les feux de circulation ne veulent pas dire grand-chose puisque j’attendais pour traverser la rue et même quand ma lumière tombait verte, jamais les voitures ne cessaient de passer dans l’autre direction. Après 3 lumières, j’ai fini par me faufiler dans le trafic puisque les véhicules étaient coincés.  Mais il y a définitivement de quoi que je n’ai pas compris!

J’ai finalement réussi à trouver la maison après plusieurs appels à Katiuska et j’ai pris ça tranquille pour l’après-midi avec le mauvais temps qu’il faisait dehors.

 

Un autre bout de désert

Vous avez peut être constaté mon nouveau look sur les photos du dernier article. J’ai effectivement profité de mon passage à Lima pour faire un tour chez le coiffeur! Je voulais juste dire à Chantal: «T’es chanceuse qu’il soit loin parce que pour 3$, Guillermo m’a fait une méchante belle job!!!» 🙂

Cette semaine n’a pas été la plus intéressante qui soit. Premièrement parce que le paysage n’a absolument rien de nouveau, toujours le désert mais surtout, car j’ai contracté une quelconque maladie qui a eu pour effet de transformer tous mes temps libres en périodes de lecture ou de sieste! Voici tout de même un petit résumé.


2016.04.03

Quelle belle journée! Il ne s’est pourtant pas passé grand-chose de spécial, j’étais juste vraiment content de poursuivre mon chemin. Beaucoup de trafic sur ce tronçon qui est en fait une autoroute, donc pas super paisible mais la autopista me garantit un accotement large et propre.

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En chemin, j’ai rencontré une autre cyclotouriste, Laura, une anglaise partie de Quito. Ça faisait longtemps que je n’avais pas roulé avec quelqu’un même si ça n’a été que de très courte durée. Laura voyage extrêmement chargée, transportant beaucoup de matériel pour le tournage d’un documentaire sur son voyage qu’elle tente de réaliser sans dépenser un sou! Elle est partie comme ça, sans expérience, mais surtout sans connaissances de base sur le vélo.  Elle était incapable de diagnostiquer qu’elle roule depuis quelques jours avec un flat à sa roue arrière…

Nous avons roulé un petit bout ensemble mais comme elle ne voulait pas réparer sa crevaison, je pouvais facilement doubler sa vitesse.

Avec Laura.
Avec Laura.

Débordant d’énergie, n’ayant pas roulé beaucoup dernièrement, je n’ai pas eu d’autre choix que de la «clancher»!

En arrivant à la ville de Chincha Alta, j’ai eu beaucoup de chance car j’ai croisé le président de la croix rouge, alors que je m’y présentais pour demander l’hospitalité. J’ai eu de la chance car le service était fermé et le monsieur allait seulement chercher quelque chose. Il m’a cependant ouvert la porte de la cour et celle du bureau, puis m’a laissé m’y installer pour la nuit même s’il n’y avait personne! Une belle marque de confiance, c’est la première fois que ça m’arrive! Il m’a même offert de me servir à ma guise dans leur frigo à jus et la réserve de biscuits.


2016.04.04

Une autre journée à rouler dans le désert jusqu’à la ville d’Ica. Fini l’autopista, la route passe maintenant par les villages. Le paysage change un peu, il y a un peu plus de verdure que les derniers jours mais ce ne sont que des endroits isolés. La majorité de la superficie demeure désertique.

Ica c’est une assez grosse ville avec pas mal de monde. Je profite de l’après-midi pour fait un tour sur la rue principale et la place d’armes ainsi que faire quelques provisions. Je ne trouve cependant pas de beurre d’arachide, une denrée rare ici mais, ô combien utile. Ils n’ont rien de consistant pour les déjeuners, juste de la confiture!


2016.04.05

Je n’avais pas passé une très bonne nuit, ayant été un peu malade. Je ne me sentais pas assez en forme pour faire de la route, j’ai donc «callé malade» et on pourrait résumer ma journée à lire et à dormir.


2016.04.06

Ayant repris un peu de force, j’ai repris la route. Par contre, pas question de faire le trajet jusqu’à Nazca en une journée comme j’avais initialement prévu. Je me rends donc à Palpa, et c’est bien en masse. Je me sens bien mais je n’ai pas beaucoup d’énergie. J’avance lentement toute la journée et j’arrive assez tôt à Palpa pour siester un peu avant le souper.

Palpa
Palpa

2016.04.07

Il ne me reste que 50 km à parcourir avant Nazca. Je fais donc la grasse matinée et je pars vers 9h30, me disant que j’arriverai à destination pour le dîner. Cependant, j’ai trouvé la journée assez difficile, un petit vent de face et quelques petites montées mais c’est surtout parce que je n’avais pas d’énergie.

Le principal attrait touristique de Nazca est l’ensemble des fameuses lignes tracées dans le désert, les Nazca lines, il y a de ça des centaines d’années, représentant des animaux ou des personnages. La meilleure façon d’admirer les dessins c’est en faisant un tour d’avion mais il y a aussi une petite tour qui permet d’en avoir un aperçu.

Le Mirador et les mains ( tiré de YouTube)
Le Mirador et les mains (tiré de YouTube)

Le mirador est sur le bord de la route, super facile pour moi d’arrêter faire un peu de tourisme.

Les lignes, de Nazca. Il faut zoomer pour voir le dessin "les mains". Il y a des dizaines de dessins comme ça
Les lignes, de Nazca. Il faut zoomer pour voir le dessin « les mains ». Il y a des dizaines de dessins comme ça.

J’apprends à ce moment-là qu’il y avait un autre mirador avant Palpa, d’où on pouvait voir les lignes de Palpa. Je ne comprends pas trop comment j’ai pu le rater mais bon, ce n’est pas dramatique…

Arrivé à Nazca je trouve facilement une auberge jeunesse ou je compte passer deux nuits. J’ai besoin d’une journée pour préparer le prochain segment de mon voyage, qui comportera plusieurs défis.

Le premier étant le dénivelé incroyable que j’aurai à franchir, on parle de presque 14 000 m de dénivelé positif sur 650 km de route.

Le deuxième défi, et non le moindre, c’est de composer avec la distance entre les villes et planifier les ravitaillements. La première ville que je rencontrerai est située à 130 km de Nazca, après une montée de près de 4000 m. C’est donc beaucoup trop pour une seule journée, je devrai donc camper en chemin, ce qui implique de transporter de la nourriture pour deux jours mais surtout assez d’eau. J’attaquerai donc la montée avec 10 kg de plus qu’à l’habitude. C’est énorme!

J’ai la chance d’être en contact avec Darcy Lemire, un québécois vivant au Perú qui connaît assez bien le chemin pour l’avoir déjà fait à vélo. Il m’a donné plein d’informations, et je dois maintenant démêler tout ça et faire des liens avec mes cartes!

Pour dîner je mange un plat typique de la côte péruvienne, la ceviche, un plat de poisson froid qui a la particularité d’être cuit uniquement par l’acide du jus de citron. Ce n’est pas mauvais mais disons que ça prend pas mal d’eau pour accompagner ça, c’est acide pas rien qu’un peu!

Pour ajouter à mon état ordinaire des derniers jours, juste avant de me coucher, je me diagnostique un rhume. Direction la pharmacie puisqu’il faut casser ça au plus tôt!


2016.04.08

Journée de repos, je me lève tôt car il y a du bruit et je vais essayer de faire arranger mon téléphone puisque mon forfait cellulaire ne fonctionne toujours pas depuis une semaine. Succès limité, on verra dans 24h si c’est réparé. Je reviens à l’auberge et je me couche jusqu’à 13h.

L’après-midi n’a rien de bien excitant, je poursuis ma quête pour du beurre d’arachide mais sans succès. Nazca est une ville pas mal plus petite qu’Ica et il n’y a qu’un tout petit super marché, à peine suffisant pour faire mes provisions pour le voyage.

À part ça j’avance pas mal vite dans mon livre et je me repose aussi.


2016.04.09

Je retourne chez Movistar car le téléphone ne fonctionne toujours pas. Ils m’arrangent ça à court terme, mais ça risque d’être le chiard après pour racheter un autre paquet. Bref, j’abandonne, si ça fait pas j’irai chez leur compétiteur avec qui j’ai déjà eu des problèmes aussi.  C’est à croire que ce n’est pas juste au Québec que c’est compliqué ces affaires-là!

Je fais ensuite l’expérience du dentiste au Perú, sans doute pas un incontournable mais j’ai besoin de faire recoller mon fil d’orthodontie. C’est évidemment un dentiste sans rendez-vous, et je me mets donc en file et j’attends. Puis, viens mon tour. Pas facile d’expliquer mon problème sans les mots «fil» et «colle» qui ne font pas partie de mon vocabulaire espagnol, mais le monsieur finit par comprendre et me refile à quelqu’un d’autre. J’échange donc de chaise avec une madame. Il faut comprendre que le bureau de dentiste c’est une assez petite pièce avec 4-5 chaises et autant de dentistes. Ils ont même la télé avec système de son «pis toute le kit», probablement plus pour eux que pour les clients. Autre différence avec ce qu’on connaît c’est qu’ils n’ont pas la petite balayeuse, c’est plutôt un crachoir qui est utilisé! Moins pratique pour la dentiste qui doit me replacer la tête à chaque fois que je me lève pour me vider la bouche. Bref, la madame m’arrange ça comme une vrai pro et en dix minutes c’est fini.

En après-midi, je fais un peu de tourisme.

Une culture de cactus.
Une culture de cactus.

Je vais visiter les paredones, des genres de ruines, c’est principalement des murs. C’est ben beau mais il n’y a aucune explication, je repars donc de là sans trop savoir à quoi ça servait cette affaire-là!

Le billet donne aussi accès aux aqueductos, qui ne sont pas très loin. Pas mal plus intéressants, pas plus d’explications mais au moins le nom dit pas mal à quoi ça sert! C’est des espèces de gros puits creusés pour accéder à l’eau souterraine.

Los acueductos
Los aqueductos

Ça ne fonctionne cependant pas avec une corde et une chaudière, c’est plutôt une grosse spirale qui est creusée pour permettre de descende jusqu’à l’eau. Une belle petite visite.


2016.04.10

Journée d’élections nationales au Perú. De mon côté il ne se passe pas grand-chose et je suis l’élection de loin en soirée. C’est assez intéressant, car la candidate en tête, Keiko, est la fille d’un ancien président, Alberto Fujimori qui est aujourd’hui en prison pour violation des droits de l’homme et pour avoir ordonné des meurtres. Dans son cas, pas de demi-mesure : c’est pour ou c’est contre. Elle n’a cependant pas la majorité et on verra si elle se fait bloquer le chemin par PPK au 2e tour! À suivre le 5 juin…

The Show Must Go On

2016.03.22

Il ne me reste que quelques kilomètres à rouler en Ecuador et j’arrive au village frontalier vers 10h. Je veux traverser assez tôt pour prendre un bus le plus tôt possible pour me rendre à Trujillo. Je dois faire ce trajet en bus car la route est reconnue pour être dangereuse pour les cyclistes alors que plusieurs «Pan-Am riders» se sont fait attaqués par des gens armés. J’aime l’aventure, mais je ne courrai pas après le trouble non plus!

J’ai donc plein de temps dans mes poches et je décide de dîner avant de traverser la frontière, question de me débarrasser de mon petit change.  Un dîner complet, incluant une soupe et un jus, coûte environ 2$. Je me dirige ensuite vers le pont qui marque la frontière mais il n y a pas de bureau de douanes. Je rentre donc au Perú, comme dans du beurre, et je me mets à la recherche du bureau pour faire tamponner mon passeport.

Perú, me voici!
Perú, me voici!

Je finis par trouver le poste de vérification des passeports et je demande où est le bureau d’immigration? Le monsieur me dirige donc de l’autre côté de son barrage: c’est un peu dur à comprendre comme organisation et pas très étanche comme frontière puisque je me promène librement au Perú pendant au moins une heure avant de comprendre que le seul bureau est situé sur l’autoroute!

Une fois le bureau trouvé c’est très facile et tout se passe rapidement.  Je me mets donc à la recherche du terminus de bus et j’apprends que je dois me rendre à Tumbes pour prendre un bus à destination de Trujillo. Tumbes c’est un autre village à environ 20 km plus au sud, et je décide donc d’y aller à vélo plutôt qu’en mini-van. Les paysages sont drastiquement différents de ceux de l’Ecuador. On voit que ça devient désertique même si c’est encore pas mal vert.  Il n y a plus de bananiers et le sol est couvert uniquement d’herbes et de petits arbres un peu secs.

La végétation est plus modeste
La végétation est plus modeste

En arrivant à Tumbes, je suis surpris par le volume de trafic. C’est une petite ville remplie de tuk-tuk, aussi appelés mototaxis, un petit véhicule à trois roues qui se conduit avec un guidon comme une moto et qui possède à l’arrière un siège pour deux ou trois passagers.

Les tuk-tuk, ou mototaxis
Les tuk-tuk, ou mototaxis

C’est très populaire au Perú et c’est à peu près le seul véhicule qui circule dans les villages et petites villes alors qu’il est interdit dans les plus grandes comme Lima et Trujillo.  À Tumbes, on m’informe que les bus pour Trujillo font toujours le trajet de nuit et que je devrai donc partir en soirée vers 20h ce qui me donne le temps de régler les choses habituelles qu’implique le passage d’une frontière, tel que l’activation de mon cellulaire et le retrait d’argent. J’en profite aussi pour me magasiner une douche avant de prendre le bus, et c’est finalement chez les militaires que j’ai trouvé!


2016.03.23

J’arrive à Trujillo vers 8h du matin après une nuit plutôt ordinaire dans le bus. J’essaie, sans succès, de contacter mon hôte potentiel, Lucho, qui est l’oncle de Daniel, un ami de la famille (Merci à Daniel et Anique pour le contact!). J’ai le numéro de téléphone mais il me manque un quelconque code à faire avant. Pas grave, j’ai son adresse et je vais juste espérer qu’il soit chez lui!

Je me mets en route et avec le GPS ça va plutôt bien pour trouver le chemin. Par contre, ce n’est pas facile de se promener dans cette ville, les gens conduisent en fou et ne se préoccupent pas trop des cyclistes et des piétons. Les gens conduisent en pensant plus à «il a le temps de freiner» plutôt qu’à «j’ai le temps de passer».  Ils se battent pour chaque pouce de route. Heureusement il n y a pas de tuk-tuk car ceux-là, en plus de conduire sauvagement, roulent 3 ou 4 de large dans une rue de 2 voies!

N’ ayant eu aucun souci avec les voitures avant d’arriver au Perú, c’est maintenant la 2ième fois que je fonce dans une porte de voiture qu’on ouvre tout juste devant moi, sans regarder. J’ai appris, en roulant dans les rues de Panama, Medellín et Quíto, que pour survivre il faut rester à droite et se faufiler entre les voitures et le trottoir. Mais ici, il semble que ce ne soit pas sécuritaire puisque les taxis s’arrêtent en plein milieu de la voie pour débarquer leurs passagers qui sortent sans regarder.

Je ne suis pas blessé et il n’y a rien de brisé alors je ramasse mes sacoches et je fini par arriver chez Lucho.  Il est un peu surpris de me voir, et c’est bien normal puisque je n’ai pas été en mesure de le prévenir de mon arrivée, mais m’accueille super bien! Il m’offre à déjeuner et on jase un peu. Ça fait du bien de les rencontrer, sa famille et lui, parce qu’à date je n’étais pas impressionné par les péruviens qui ne semblent pas se préoccuper trop des autres et qui te dépassent sans gêne dans une file d’attente.

Merci à Lucho et sa famille pour leur accueil!
Luis (Lucho) m’a remis un exemplaire de son livre en présence de sa famille

Lucho m’emmène voir le centre historique en même temps qu’il fait quelques commissions à travers la ville. Je passe ainsi la journée avec lui à découvrir Trujillo et, en fin d’après-midi, son fils m’accompagne jusqu’à mon hôtel.  Puisque c’est les vacances de Pâques, toute la famille revient à la maison et Lucho est bien malheureux de ne pas pouvoir m’héberger. Un autre exemple de grande générosité, il m’offre toutefois la chambre d’hôtel! Merci beaucoup Lucho!


2016.03.24

On m’a dit que les fêtes de Pâques sont très célébrées en Amérique du sud, surtout le vendredi saint. Je veux donc passer la journée dans une ville assez importante, mais je n’ai toutefois pas envie de rester 3 jours à Trujillo. Je m’en vais donc vers Chimbote, à 130 km au sud de Trujillo. Je pensais que ce serait une journée relativement facile puisque le relief est assez plat. Je m’étais trompé et je suis arrivé crevé à Chimbote tellement le vent était fort.

Le paysage est un désert, que du sable et de la roche, et ce sera comme ça pour encore plusieurs jours. Toute la côte est désertique mais la température est plutôt confortable à environ 25 °C.

La route qui longe la côte du Perú est désertique
La route qui longe la côte du Perú est désertique

Le mélange du sable et du vent par contre est plutôt désagréable et la crème solaire n’aide en rien puisque tout me colle à la peau! Résultat à la fin de la journée: une bonne croûte dans le front et les jambes décapées au jet de sable!

J’ai à peine quelques kilomètres de fait que mon vélo commence à faire un drôle de bruit. Je m’arrête pour examiner le tout et je constate que c’est mon rack arrière qui vient de lâcher. Plutôt content de la manière dont il s’est rompu, je me dis que je vais pouvoir arranger ça assez facilement en replaçant quelque peu une des pièces qui sert à l’ajustement de hauteur.

Rupture par fatigue!
Rupture par fatigue!

Erreur!  En essayant de retirer la vis celle-ci s’est brisée dans le cadre et je n’ai enlevé que la tête…

Ce sera donc une réparation à l’aide de «tie-wraps», mais j’arrive quand même à faire quelque chose de solide qui devrait durer jusqu’à Lima.  Je reprends la route suite à cet incident. Je croise ensuite un endroit où des personnes installaient des milliers de petites cabanes en bois. Je sais que les gens vont souvent en camping pour les vacances de pâques mais je n’ai pas réussi à obtenir de réponse à la question «Pourquoi est-ce qu’il y a toutes ces cabanes?»

On m’a simplement répondu que c’était pour se protéger du soleil. Un peu évident mais qu’est-ce qui pousse 10 000 personnes à aller dans le désert la même journée?

Les cabanes dans le désert
Les cabanes dans le désert

Toujours sans réponse, les gens ont préférés me poser des questions plutôt que de répondre aux miennes!  Quelqu’un connaît la raison de ce déplacement massif?


2016.03.25

Vendredi Saint, la plus grosse journée de festivités. Je fais la grasse matinée et me dirige vers l’église pour connaître l’horaire des célébrations. Ça faisait drôle d’y aller pour autre chose que demander l’hospitalité! La plupart des cérémonies se passaient dans l’église et il n’y avait pas vraiment de célébrations dans la ville, même à la cathédrale.  Un peu déçu, je décide de ne pas rester plus longtemps dans cette ville qui n’a rien de particulièrement charmant.

Puisqu’il est déjà tard, je décide de faire seulement un petit bout de chemin pour me rendre jusqu’à Casmas, un petit village à 60 km au sud. Ça m’aidera pas mal d’un point de vue logistique puisque les villages sont passablement espacés sur la côte.  Je passe donc la soirée à Casmas et vers 21h, après la messe, j’ai vu tout le monde sortir dans la rue, portant les tables avec Jésus et Marie qu’ils ont promenés dans tout le village, accompagnés par un petit orchestre qui jouait de la musique pour les «funérailles» de Jésus.


2016.03.26

Ayant fait un petit bout de chemin la veille, je n’ai plus que 80 km à faire avant d’atteindre Huarmey. J’arrive donc de bonne heure puisque le relief est encore plutôt facile et que le vent n’a pas été trop problématique.  Je passe l’après-midi à me chercher un endroit pour dormir.  À l’hôtel de ville, ils m’ont fait attendre plusieurs heures et je croyais bien que ce serait possible de m’y installer.

J’ai rencontré un cycliste finlandais qui remonte vers le nord depuis Ushuaïa en Argentine, la terre de feu.  Il a aussi pédalé pas mal en Europe et en Asie. On a profité de l’occasion pour s’échanger des conseils pour la suite de nos voyages respectifs.  À l’hôtel de ville, on m’a finalement refusé, et je suis donc retourné à l’église pour demander de nouveau l’hospitalité, puisque je n’avais pas réussi à parler avec le prêtre la première fois. Cette fois-ci, je ne sais pas s’il était tanné que je le harcèle, mais il m’a donné 50 soles (soit environ 20$ CAN) pour que j’aille à l’hôtel! Je lui ai répondu que je voulais seulement un petit coin tranquille pour mettre mon matelas, mais j’ai quand même accepté. J’ai finalement trouvé quelque chose pour moins cher, et je lui ai apporté son change, me sentant mal d’avoir accepté en premier lieu!!!


2016.03.27

Super début de journée, avec environ 90 km à faire pour me rendre à Barranca.  La distance se franchit facilement, me laissant plein de temps dans l’après-midi pour terminer le dimanche de Pâques en profitant de la plage de Barranca.

Malheureusement, ce n’est pas exactement comme ça que ça s’est passé…

Je suis sorti de l’hôtel vers 14h avec mon sac à dos et quelques trucs pour aller lire à la plage, mais en chemin, je me suis fait attaquer par deux hommes qui voulaient mon sac à dos. J’ai résisté un bout de temps essayant de protéger mes affaires en appelant à l’aide, mais personne n’est venu. Quand l’un des deux hommes a sorti un couteau, voyant qu’ils n’arrivaient à rien, j’ai immédiatement saisi son poignet pour me protéger mais je n’ai finalement pas eu d’autre choix que de lâcher prise, puisque l’aide n’est jamais venue.

Ce n’est pourtant pas parce que j’étais seul puisqu’il devait y avoir une vingtaine de personnes sur la rue. Les gens ont préféré regarder ailleurs.  J’ai donc passé l’après-midi avec la police à remplir la déclaration et essayer de retracer mon téléphone par GPS. Sans succès. Une dame qui était témoin a été en mesure d’identifier un des deux hommes dans la collection de photos de la police, mais ils ne l’ont pas retrouvé.  Entre autres choses, j’ai perdu mon portefeuille et mon téléphone cellulaire, deux choses absolument essentielles et pas évidentes à remplacer. Il me reste assez d’argent pour survivre quelques jours mais sans mon téléphone, qui est mon seul outil de navigation et de communication, je n’ai aucun moyen de m’orienter.

Dans une ville comme Lima, c’est essentiel.  Heureusement, les gens de l’hôtel où je reste sont super gentils et me laissent utiliser leur ordinateur pour arranger un peu mes affaires. La madame me prépare même à souper et le monsieur m’accompagne au commissariat puisque la police avait besoin d’une copie de mon passeport.  De plus, il m’emmène ensuite en voiture voir la plage puisque je ne m’y étais finalement jamais rendu. Ils m’ont même offert de rester une nuit de plus sans frais pour régler mes trucs.


2016.03.28

N’ayant pas vraiment espoir que la police retrouve mes choses, je n’ai aucune raison de rester plus longtemps à Barranca. Je vais donc quitter le plus tôt possible pour Lima où Marcos et sa famille, des amis de Liliana, m’attendent et vont m’héberger pour quelques jours, le temps que je retombe sur mes pattes.

J’achète donc mon billet de bus, le départ est en début d’après-midi et je vais voir les pompiers pour essayer d’appeler pour mes cartes de crédit. Mon équipe technique les a déjà annulées mais je dois contacter Visa et MC pour en obtenir de nouvelles. Les pompiers me prêtent volontiers leur téléphone et ordinateur mais ne savent pas comment faire des appels à frais virés. Après des recherches infructueuses sur le web, l’un d’eux m’accompagne jusqu’au magasin Movistar, le fournisseur de téléphone, pour demander comment faire. Le service d’opérateur est cependant saturé et nous n’arrivons à rien. Je réessayerai ce soir avec Marcos.

Arrivé à Lima, Marcos vient me chercher à la sortie du bus et m’emmène chez lui dans son Kia Soul, tout juste assez grand pour rentrer mon vélo, ouf! Je rencontre sa femme Hilda et ses deux enfants, Ricardo et Sabrina, ainsi que sa mère Esperanza.

Match de soccer Peru vs Uruguay
Match de soccer Peru vs Uruguay

Ils m’accueillent super bien et me font immédiatement sentir à l’aise.

On établit rapidement un plan pour le lendemain, puisqu’on n’est toujours pas capable de faire mes appels, et j’irai donc à l’ambassade du Canada à Lima.


2016.03.29

Je vais reconduire les enfants à l’école avec Marcos puis il me dépose à l’ambassade. J’appelle pour mes cartes de crédit et les fais envoyer à Longueuil. J’ai quand même de la chance dans cette histoire -là puisque les parents de Joanie, ma copine, viennent en voyage au Perú dans les prochains jours et passent leur première nuit à Lima. Ils pourront donc m’apporter quelques affaires pour que je puisse poursuivre ma route.

À l’ambassade je réussis à régler mes cartes mais c’est plus compliqué pour obtenir ma copie du rapport de police. En appelant la police de Barranca, ils me disent que je peux aller dans n’importe quel commissariat pour l’obtenir. Je vais donc au poste de police le plus proche où on me fait attendre une heure pour imprimer le document. Il faut ensuite que j’aille faire la file à la banque pour payer les 7,60 soles (3$) que coûte la copie de ma déclaration. Une bonne demi-heure plus tard, je retourne au poste avec mon reçu et on me remet finalement ma copie.  Pendant mon heure d’attente que j’ai passée à me promener dans Miraflores, j’ai rencontré Jocelyn, un de mes collègues de classe qui termine son voyage en Amérique du sud. Drôle de coïncidence!  Je retourne chez Marcos à pied en faisant un peu de tourisme dans les marchés artisanaux.


2016.03.30

Marcos m’emmène au centre-ville de Lima pour acheter quelques objets pour me dépanner en attendant le matériel de remplacement que mon équipe technique s’efforce de rassembler.  Nous allons dans des endroits pas chers où vont les locaux, et allons aussi dans une boutique pour aller faire un entretien sur mon vélo, changement de chaîne et cassette et quelques autres trucs mineurs.  On part ensemble en vélo et ça confirme un peu ce que je pensais, pas évident de circuler à bicyclette à Lima.

Heureusement qu’il y a une piste cyclable sur une des artères principales parce que c’est vraiment les voitures qui ont la priorité. Ne pensez pas pouvoir traverser la rue parce qu’il y a un stop, les voitures n’arrêteront pas!  C’est organisé un peu comme à Quíto, il y a une rue avec seulement des magasins de vélo! On commence par aller au magasin de l’ami de Marcos et il nous emmène à celui qui vend les pièces Shimano que j’ai de besoin.

À la boutique de vélo
À la boutique de vélo

Je réussi même à trouver une cassette plus grosse que celle que j’avais (36 dents au lieu de 34) ce qui sera sans doute un atout pour les montagnes qui m’attendent dans les prochaines semaines.

On fait un autre petit bout de chemin pour aller acheter d’autres cossins. Portefeuille en cuir, lunettes soleil et autres à des prix ridiculement bas. Pour les lunettes on verra combien de temps elles dureront mais pour 5$, ce n’est pas un trop gros risque.

Plaza Mayor, avec le palais du gouvernement
Plaza Mayor, avec le palais du gouvernement

On finit notre ride par un petit tour au centre historique de la capitale et un petit snack de bouffe typique.


2016.03.31

Journée peu productive alors que je me rends à l’ambassade vers 12h30 pour effectuer d’autres appels.  La dame à l’accueil me dit de revenir vers 14h. Je m’en vais donc faire un peu de tourisme dans Miraflores, un district de Lima. Je me promène dans les parcs et sur les avenues principales puis je retourne à l’ambassade vers 14h comme prévu pour faire mes appels. La même dame me dit maintenant que les heures d’attention sont de 8h à 14h… Il y a quelque chose que je n’ai pas compris ou ben si c’est elle?

Je repars un peu fâché, je reviendrai demain.  En après-midi, je fais le tour des magasins de vélo pour me trouver un nouveau porte bagage arrière puisque le mien tient avec des tie-wraps et du tape depuis déjà un bon moment. Je ne trouve cependant rien de convainquant, je vais donc me faire envoyer des pièces pour réparer l’ancien.  En soirée, Hilda m’emmène avec les enfants au Larcomar, un centre commercial sur une falaise en bord de mer avec une superbe vue sur l’océan et la côte.

Poulet braisé au Larcomar
Poulet braisé au Larcomar

On mange un poulet braisé au restaurant et on marche un peu sur la promenade qui longe la falaise, au grand désespoir de Ricardo, le fils de Marcos et Hilda, qui revient d’un entraînement.


2016.04.01

Dernière journée complète à Lima. Je la commence comme bien d’autres, en faisant un tour à l’ambassade où je réussi cette fois à faire mes appels, enfin, le dossier des cartes de crédit est réglé.  Marcos m’emmène ensuite dîner avec sa femme et la grand-mère, dans un restaurant dont la spécialité est le lapin.

Dégustation de lapin en compagnie de Hilda
Dégustation de lapin en compagnie de Hilda
Marcos, le lapin et moi !
Marcos, le lapin et moi !

C’est bon comme viande mais faut travailler pas mal pour réussir à se la mettre sous la dent!


2016.04.02

Lise et Gilles, les parents de Joanie, sont arrivés à Lima pendant la nuit et ils partent en bus vers 9h ce matin. Marcos m’accompagne et je vais donc les rejoindre, un peu avant leur départ, afin de récupérer mes choses pour organiser mon propre départ.  Je suis bien content de les voir mais on n’a pas beaucoup de temps pour jaser puisqu’ils doivent préparer leurs valises.

On rentre donc à la maison et je commence à organiser mes affaires, télécharger les applications et cartes dont j’ai besoin sur mon nouveau téléphone, je répare mon rack et je configure ma nouvelle liseuse.  Je suis prêt vers 10h mais je dois attendre le retour des enfants avant de partir pour leur donner leur sac cadeau préparé par mon équipe technique.

Des petites surprises pour Sabrina
Des petites surprises pour Sabrina

J’ai aussi des cadeaux pour les parents, une casquette de l’Impact pour Marcos, grand fan de soccer comme à peu près tous les sud-américains, et une liseuse pour Hilda.

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Ma famille d’accueil: Marcos et Hilda, puis Sabrina et Ricardo à l’avant plan

 

Je pars finalement vers 13h30 après avoir dit bye à tout le monde et fait une bonne séance photo.

Derniers préparatifs
Derniers préparatifs

Merci beaucoup à Marcos, Hilda, Sabrina et Ricardo pour votre accueil chaleureux et leur générosité.

C'est maintenant l'heure de quitter Lima
C’est maintenant l’heure de quitter Lima

Je pars donc en direction de Chilca, une ville pas très loin de Lima mais ça fera toujours ben ça de fait. Je veux surtout sortir de la ville car c’est toujours un peu difficile et long.  Pour s’y rendre, c’est l’autoroute tout le long, il y a pas mal de circulation mais je roule sans problème sur l’accotement. Le paysage ressemble étrangement au nord du Perú à part le fait que c’est pas mal plus peuplé.

«Dernière minute de jeu!» en Équateur

2016.03.14

J’ai fait l’expérience du trafic du lundi matin à Quíto! Beaucoup de monde mais surtout beaucoup d’autobus qui viennent sans cesse bloquer l’accotement et qui repartent me laissant dans un beau nuage noir.

J’ai mis un bon bout de temps à sortir de la ville pour finalement rejoindre la panaméricaine que j’ai laissée il y a au moins deux semaines.  Une fois sur la route ça va bien, il n’y a que le temps qui est incertain comme à l’habitude et le ciel est très couvert.

Ciel couvert en Équateur
Ciel couvert en Équateur

 

Je suis déçu car j’avais vraiment hâte de voir le fameux Cotopaxi, le volcan actif le plus haut du pays avec ses 5900 m.  J’aurai une autre chance demain matin!

Je m’en sors plutôt bien côté pluie dans la journée mais c’est le soir que ça se met à tomber. La ville de Latacunga est de type colonial avec des rues en pierres qui sont très étroites.  Le tout se transforme en ruisseaux dès qu’il pleut!   Il faut dire que, quand il pleut, c’est généralement pas juste un peu.

Il pleut à Latacunga!
Il pleut à Latacunga!

J’étais sorti quelques minutes pour chercher un endroit où manger et j’ai abandonné, étant déjà trempé. Ce sera des pâtes ce soir aussi!


2016.03.15

Une journée de descente pour arriver à Baños, petit village touristique situé dans les montagnes, tout près du volcan Tungurahua qui était en éruption il y a à peine une semaine.

Rien de bien particulier sur le chemin mis à part, encore une fois, qu’il est impossible de savoir où est le volcan.

Encore une fois, une bonne couverture nuageuse et absence de soleil.
Encore une fois, une bonne couverture nuageuse et absence de soleil.

La ville de Baños n’est pas exactement sur mon chemin, et c’est un petit détour comportant une descente d’environ 1000 m que j’ai un peu moins appréciée sachant que j’allais repasser par exactement le même chemin dans quelques jours, en sens inverse évidemment!

Fait saillant de la journée, j’ai maintenant dépassé le cap des 4000 km parcourus à vélo.


2016.03.16

Je passe la journée à Baños à me promener dans les sentiers en montagne.  Il y a beaucoup de points de vues vraiment beaux, qui donnent sur le village et les fermes environnantes, mais à condition de ne pas monter trop haut.  Je suis monté jusqu’à la casa del arbol (cabane dans l’arbre) qui est supposément LE mirador, mais j’étais complètement dans la brume.

La casa del arbol
La casa del arbol

J’ai quand même essayé la balançoire au-dessus du vide.

La balançoire dans le vide!
La balançoire dans le vide!

Les montagnes sont très cultivées dans la région, il y a beaucoup de serres construites dans des pentes pas mal à pic!

En soirée Aniket, un indien rencontré à l’auberge, nous invite à aller jouer au basketball au parc avec les équatoriens.  J’accepte, pensant tout naturellement que c’était avec les jeunes.  Erreur! C’est plutôt avec des adultes, et pas mal bons en plus de ça!

Soirée de basket-ball avec les jeunes
Soirée de basket-ball avec les amis rencontrés à Baños et les deux jeunes équatoriens (à droite)

On laisse Aniket jouer avec eux et puis nous, on joue avec les enfants, qui sont quand même meilleurs que nous! On a eu du fun pareil.


2016.03.17

Comme la météo est toujours relativement merdique, j’ai décidé qu’elle ne devait pas m’empêcher de profiter de mon séjour à Baños.  Je réussi à convaincre Zach et Eleanor, de nouveaux amis rencontrés récemment, de faire la route des cascades avec moi.

Aux cascades d'eau avec Zach et Eleanor
Aux cascades, avec Zach et Eleanor

C’est un petit tour de vélo, qui descend presque tout le long, et qui passe par 7 ou 8 chutes, en terminant par la plus connue, El pailon del diablo (le chaudron du diable).  On a le temps de faire les trois premières avant qu’il ne se mette à pleuvoir vraiment trop fort, puis on s’est arrêté un bon moment à la troisième en attendant que ça se calme.

Ça ne s’est finalement jamais calmé mais la pause nous a permis de constater l’effet de la pluie  sur l’intensité de la chute.  J’ai pris une première photo en arrivant alors que la chute était tranquille et en partant, sur la deuxième photo, ça explosait et projetait l’eau pas mal plus fort!

Commençant à avoir froid, et étant déjà complètement trempés, on décide de se rendre le plus vite possible à la dernière cascade, sans s’arrêter pour voir les autres.  Même sans s’arrêter, j’ai vu pas mal de chutes, la plupart ne faisant pas partie du circuit! Il y en avait qui tombaient directement sur la route, rien pour aider notre condition.

En arrivant à la dernière, notre humeur, qui commençait à être affectée, a complètement changée.  Le pailon del diablo était vraiment impressionnant!  La quantité d’eau et la force à laquelle elle tombe n’étaient même pas comparable avec les autres.  Il y avait des escaliers d’aménagés pour qu’on puisse s’en approcher et même aller derrière la chute.  C’était vraiment incroyable, et probablement dû à la pluie si on se fie à notre constatation du début de la journée.  Les éclaboussures remontaient pratiquement jusqu’au haut de la chute formant un nuage d’eau partout dans l’espace plutôt restreint où nous pouvions aller.  On s’est finalement dit que même si ça avait été une journée ensoleillée, on aurait terminé la journée aussi trempés!

Le retour se faisait en camion jusqu’au village et la douche chaude fut la meilleure depuis des lunes!


2016.03.18

Je quitte Baños très peu reposé.  N’ayant pas envie de remonter les 1000 m sur 30 km que j’avais descendu pour arriver à la station touristique, je prends le bus jusqu’à Riobamba.

C’est pas une journée très intéressante car j’ai fait moins de cinquante kilomètres pour me rendre à Guamote ou j’ai fait la sieste toute l’après-midi.  Je n’avais pas de jambes et même si c’était une petite journée, je l’ai trouvée pas mal dure.  La sieste et une longue nuit de sommeil on fait des miracles!


2016.03.19

J’en ai pour une à deux journées à descendre jusqu’au niveau de la mer.  Je pars à une altitude de 3000 m et, comme c’était le cas pour la montée juste avant Quito, ça ne fait pas juste descendre et j’ai quelques montées respectables de 400 à 500 m.

Je m’arrête au village d’Alausi pour acheter ma liqueur quotidienne et manger quelques biscuits Oreos lorsque je me fais interpeller par la police.  Ce sont trois policiers en vélo qui vont dans la même direction que moi.  Ils montent la côte à titre d’entraînement.  Nous montons donc ensemble.  Voyant qu’ils avaient des porte-bagages, je me suis dit intérieurement qu’ils pourraient peut-être partager mon fardeau question d’ajouter du piquant à leur entrainement.

Entraînement de vélo avec les policiers!
Entraînement de vélo avec les policiers!

Je n’ai cependant rien dit et j’ai bien fait car, malgré tout, c’est moi qui les attendais au sommet.  On s’est reposé quelques minutes puis on est redescendu chacun de notre côté.

Arrivant au village de Huigras, on m’informe qu’il n’y a pas d’autre village avant un bon 60 km.  Je m’étais d’abord arrêté pour dîner, mais finalement c’est tout pour aujourd’hui et j’y passerai la nuit.


2016.03.20

Dernière côte à monter en Équateur.  Un bon 20 km avant que ça ne se mette finalement à descendre.  C’est de loin la plus belle journée depuis des semaines, le ciel est dégagé et l’effet positif du soleil se fait sentir.  Dommage qu’il n’y ait plus de volcans en vue mais les montagnes offrent quand même un paysage incroyable.

La qualité de la route est généralement bonne, à part le bout ou la rivière la traverse.  Ici on ne construit pas de ponceau, la rivière croise simplement la route!  Je commence à être habitué à de petits ruisseaux, mais celui-là est dans une autre catégorie.

Le ruisseau qui traverse la route
Le ruisseau qui traverse la route

Impossible de le traverser à vélo, j’ai donc enlevé mes souliers et passé mes affaires en plusieurs voyages.  J’ai même dû enlever mes sacoches avant car elles étaient trop basses et auraient trempé dans l’eau!

Le reste de la journée se fait à toute allure car, une fois la descente terminée, le terrain est parfaitement plat.  Que ça fait du bien!

Je passerai la nuit à Naranjal et je renoue avec mon habitude de demander l’hospitalité aux pompiers, qui acceptent de m’héberger.  Peu avant le souper, ils doivent sortir pour porter assistance à un(e) blessé(e).

Un moment de nettoyage après une intervention
Un moment de nettoyage après une intervention

À voir la planche dorsale maculée de sang au retour, on se doute bien que la personne secourue devait être sérieusement blessée.  Le pompier s’installe sur le bord de la rue avec un balai et un sceau d’eau pour nettoyer la planche!


2016.03.21

«Cent kilomètres à travers les plants de bananes» résumerait très bien la journée.  L’économie de la région semble orientée vers la culture de bananes car on en voit à perte de vue avec en plus quelques plantations de cacao par ci, par là.

Le terrain est encore très facile, me permettant de maintenir des moyennes de vitesse appréciables, ce qui fait du bien à la fois aux jambes et au moral.  Je m’arrête donc à Santa Rosa pour ma dernière nuit en Équateur.

Je ne suis plus qu’à 45 km de la frontière et je devrais donc être en mesure de traverser au Perú en début de journée demain.